Lifeboat (1944)

A la suite d'un bombardement, une petite dizaine de naufragés, étrangers l'un a l'autre, se retrouvent dans un canot de survie. La dynamique entre les personnages est plutôt bien écrite, sans pour autant être mémorable. Pas beaucoup d'éclats sur la mise en scène non plus : on retient la scène de la tempête, qui fait bien le boulot, et puis une séquence étrange où deux acteurs sont placés de telle sorte que Hitchcock…

Irma Vep (1996)

Olivier Assayas filme la production fictive d'un remake d'une série à mystères des années 1910. Contrairement à ce que je craignais, on n'est pas dans le gros délire méta inutile, la trame est tout à fait limpide. Contrairement à ce que je craignais (mais moins), ce n'est pas non plus un prequel de Sils Maria. En effet, même si Maggie Cheung se retrouve paumée à Paris et entourée d'étrangers aux mœurs bizarres, le s…

Elektro Mathematrix (2016)

Dans la série "...mais qu'est-ce que je regarde ?". Je cherchais à fuir l'ambiance infernale de mon appartement en me réfugiant dans une salle de ciné climatisée, oui c'est cliché. Pour ce qui est du film, c'est gentil mais un peu frustrant sur la fin. Evidemment, que ceux qui cherchent une narration ou des intrigues passent leur chemin. D'ailleurs les quelques lignes prononcées par le premier prof ont été retouc…

Lovely Bones (2009)

Non, non, non, ça va pas être possible. Il en faut pas mal pour tuer ma curiosité mais Peter Jackson m'a donné envie d'arrêter au bout d'un quart d'heure. J'avais même pas fini mon apéro quoi. C'est lourd, dégoulinant, sans la moindre subtilité. Les plans lumineux sur la petite fille aux yeux azurs, la petite musique au piano inquiétante, le méchant pédophile filmé dans l'ombre et qui rit sous cape... Blergh. J'a…

Electric Boogaloo (2014)

Dans les années 80, un duo israélien débarque à Hollywood et prend d'assaut l'industrie de la série B. Le docu démarre sur les chapeaux de roues, ce qui colle très bien au sujet. On parle de Chuck Norris, de Van Damme, et surtout d'un tas de films qui n'avaient pas besoin de belles têtes d'affiche pour éponger leur modeste budget. Du gore guignolesque, de l'actioner au ras des pâqueretteses ou de la sexploitation ro…

La servante (1970)

La Servante est vendue comme une des racines du thriller psychologique coréen. La catégorisation tient la route, mais le scénario était trop approximatif pour que je réussisse à accrocher. Il y a trois filles qui gravitent autour d'un père de famille, et on ne comprend jamais très bien qui veut quoi. Les personnages agissent vaguement comme des girouettes, et s'échangent des répliques régulièrement trop sentencieuse…

Gates of Heaven (1978)

Protip : ne pas confondre avec Heaven's Gate. RIP Michael Cimino. Assez rapidement, j'ai eu la sensation d'avoir déjà vu ce docu quelque part. Les personnages qui se détachent bizarrement des décors, les dialogues évasifs, les intonations manipulées, le montage espiègle... Mais oui, bien sûr : les premiers films de Werner Herzog, dont certains « documentaires » tels que Dernières paroles et Fata Morgana, qui sont…

Koyaanisqatsi (1982)

Il me semble que réduire Koyaanisqatsi à une fable écolo, que ce soit pour le descendre ou au contraire en faire l'éloge, constitue un raccourci assez décevant. Pas nécessairement erroné, dans la mesure où le réalisateur défend lui-même les diverses interprétations qu'a pu faire naître sa création, mais tout de même regrettablement simpliste et inoffensif par rapport à ce qui est proposé. À mes yeux, ce documenta…

The Neon Demon (2016)

L'esthétique de The Neon Demon, dès son générique huileux et glacé, m'envoûte. L'ouverture me rappelle celle de Dancer in the Dark, un manifeste à base de toiles abstraites statiques et de symphonies pompeuses, en lequel je n'avais pas su lire à temps un avertissement de mon incompatibilité avec Lars von Trier. Mais les néons, la saturation, les basses, composent depuis Enter the Void un profil d'univers dans lequel…

Mademoiselle (2016)

spoilers Artistiquement, Park Chan-wook semble avoir défoncé toutes ses limites pour la première heure de son nouveau film, Mademoiselle. Il expose en plein jour les pulsions fétichistes qu'il fallait lire entre les lignes de Stoker, ce qui résulte en une avalanche d'objets éphémèrement transfigurés, une paire de boucles d'oreilles, un duo de gants, le lacet d'un corset, les vapeurs d'un bain, etc. Tout à fait da…

Sombre (1998)

Sombre est une proposition puissante et inédite, plutôt spontanée de la part de Grandrieux, mais que je rapprocherai tout de même d'un certain nombre d'auteurs contemporains : Claire Denis, Gaspar Noé, Lucile Hadzihalilovic, et puis un peu de Guiraudie (L'inconnu du lac) et Vincent Gallo (The Brown Bunny), mais pour les thèmes abordés plus que la finalité ; qu'on n'aille pas croire que j'encense une seule seconde Th…

Hibou (2016)

L'influence de Quentin Dupieux qui se retrouvait dans La Tour 2 contrôle infernale (réalisation Éric Judor) et, à ce que j'ai entendu, dans Seuls Two (réalisation Éric et Ramzy) est, pour le coup, complètement absente du premier long-métrage signé par le seul Ramzy Bédia. Pas de grandes sensations de cinéma, mais une volonté tout de même encourageante de développer une esthétique personnelle, quoique discrète. On y …

Paris Is Burning (1990)

Excellent docu sur le microcosme black trans/drags, à la fin des années 80 dans New York. Les témoignages assemblés éclairent une facette urbaine longtemps passée sous silence ou traitée avec mépris. Étant donné les commentaires qui accompagnaient la vidéo youtube, les choses ont quand même pas mal changé et RuPaul's Drag Race n'y est pas pour rien, c'est cool. Zéro misérabilisme, les personnages évoquent de loin…

Le magnifique (1973)

"Il s'est fait dévorer par un requin, dans une cabine téléphonique." Je savais que Le Magnifique était une inspiration pour les OSS 117 (aux côtés sans doute de nombreux autres films d'aventure de plus ou moins bonne facture, mais que l'histoire n'a pas retenus). En fait, parler de source d'inspiration témoigne mal du quasi plagiat que représentent les films de Hazanavicius. Parce qu'en dehors des gags anti-xénop…

Stalker (1979)

J'ai beaucoup d'estime pour la maestria technique de Tarkovski et pour son originalité. Je suis plus partagé vis-à-vis de sa constante morgue. Quant à sa philosophie, c'est bien simple, je suis franchement pas intéressé, et presque contre. J'ai déjà exposé ailleurs mes positions camusiennes, en particulier que l'absence d'espoir face à la vie n'est pas synonyme d'un désespoir malheureux. Non seulement Tarkovski d…

The Strangers (2016)

C'est en essayant pendant un quart d'heure de démêler l'histoire avec un complice de séance que je me suis aperçu que j'avais encore moins compris que ce que je pensais. J'ai lu des gens qui tentent de sauver le film via plusieurs pirouettes (sur les motivations des esprits, la trajectoire du japonais, le pourquoi des zombies, etc.), mais à chaque fois ça implique beaucoup de non-dits et de fausses pistes de la part…

Un lac (2008)

Hélas, par rapport à Sombre, je suis grossièrement passé à côté du troisième film de Grandrieux. Alors que j'en connaissais désormais les codes et que je savais mieux les appréhender ! Mais c'est peut-être le problème : qu'après avoir compris ce que Grandrieux souhaitait accomplir, on en constate l'amère impossibilité. En tout cas, c'est vraiment le sentiment qu'Un lac me laisse. Celui d'un cinéma dans l'impasse.…

Himizu (2011)

Pas du tout anxiogène le machin. En lançant ce Sion Sono à 2h du mat j'avais espoir que ça me requinque légèrement après le débile de Nice. C'était tellement une erreur, haha. Franchement c'est l'horreur. Fukushima, tout a été détruit, les gens dorment dans des tentes sous des ponts. Les deux collégiens ont des parents qui leur disent texto qu'ils aimeraient bien les voir mourir, en leur attribuant sans vergogne …

La dernière valse (1936)

Les fans de rock'n'roll vont se régaler. Mais mon attention a connu des hauts et des bas. La captation est propre, on sent pas trop Scorsese mais j'imagine qu'il y a du mérite à avoir monté ça pour 1978. Les petits segments d'interviews font un peu décoratif, mais revêtent désormais un aspect historique. C'est à mettre en regard avec la suite du groupe, particulièrement déprimante: comeback raté, alcoolisme, suicide…

Sweet Sweetback's Baadasssss Song (1971)

Je salue la caractère militant de ce précurseur de la blaxploitation, qui en a écrit les codes avant que les studios hollywoodiens se les approprient. En plus, contrairement à 12 Years a Slave, ça brosse pas les gens dans le sens du poil, ça rejette toute hypocrisie. Mais, comparé par exemple à Do the Right Thing de Spike Lee qui cherchait à justifier la violence et la rage de la communauté noire, Melvin Van Peeb…