Un lac

un film de Philippe Grandrieux (2008)

vu le 15 juillet 2016 à l'Archipel

Hélas, par rapport à Sombre, je suis grossièrement passé à côté du troisième film de Grandrieux. Alors que j'en connaissais désormais les codes et que je savais mieux les appréhender ! Mais c'est peut-être le problème : qu'après avoir compris ce que Grandrieux souhaitait accomplir, on en constate l'amère impossibilité.

En tout cas, c'est vraiment le sentiment qu'Un lac me laisse. Celui d'un cinéma dans l'impasse. Les gros plans de mains et de visages, ainsi que les souffles chauds récurrents, dessinent la quête d'un cinéma tactile et sensoriel. Mais à quoi bon essayer de retranscrire ces éléments à l'écran, quand la douceur d'une caresse observée est tellement plus faible que la sensualité de celle qui est vécue ? Un lac peut défendre, à la limite, de mettre en regard une variété étourdissante d'états de la peau (frottée, embrassée, choquée, flottante, crispée, etc.), mais cette tentative d'assaut des sens n'a rencontré que mon incompréhension hébétée.

Grandrieux prend l'excuse d'un univers abstrait pour se livrer à des expérimentations synesthétiques. Mais je crains que le cinéma trahisse une de ses limites avec les pouvoirs qu'il échoue à lui prodiguer.