Dans les années 80, un duo israélien débarque à Hollywood et prend d'assaut l'industrie de la série B. Le docu démarre sur les chapeaux de roues, ce qui colle très bien au sujet. On parle de Chuck Norris, de Van Damme, et surtout d'un tas de films qui n'avaient pas besoin de belles têtes d'affiche pour éponger leur modeste budget. Du gore guignolesque, de l'actioner au ras des pâqueretteses ou de la sexploitation ronflante ; la moindre idée était un prétexte pour se lancer dans un énième tournage à l'emporte-pièce. Emportés dans leur élan vorace, dépassés par leur ambition, les deux compères s'endettent jusqu'à l'ultime liquidation de la société Cannon.
L'histoire étant exceptionnelle et amusante, je regrette que le docu ne parvienne jamais à dépasser une forme très conventionnelle. Le rythme de l'introduction ne ralentit jamais, et il devient difficile de respirer dans ce calendrier de faits et d'anecdotes déroulé à toute vitesse. Je vois la volonté d'équilibrer les témoignages terre-à-terre avec un étalage amoureux de nombreux films du catalogue de la Cannon, mais au final c'est le trop-plein : trop d'intervenants (dont les noms continuent d'être affichés du début à la fin du film, parce qu'autrement c'est impossible à suivre), et trop d'extraits présentés. Le marathon est rude.
En plus les interviews se font à la mode américaine des années 2010, genre Sonic Highways, Amy, Daft Punk Unchained, Life Itself, Montage of Heck, etc... C'est un reproche qui revient régulièrement chez moi, mais voilà quoi, esthétiquement c'est toujours aussi creux et ennuyant, ça se résume à quelques montages où ils mettent légèrement en mouvement de vieilles photos, les types sont seuls face à la caméra sur un fond neutre... Et puis toujours énormément de superlatifs dans les textes, ce qui est aussi inutile en substance que pénible à suivre.
Bref, Mark Hartley n'est pas très doué pour construire un documentaire, encore moins pour faire preuve d'originalité ; heureusement qu'il avait un sujet en or. Je retiens aussi que, malgré leur propre puissance d'esbroufe, Jean-Luc Godard a réussi à les entuber pour qu'ils financent un film qui, évidemment, n'avait rien à voir avec leurs attentes. Sacré Jean-Luc.
Dans les années 80, un duo israélien débarque à Hollywood et prend d'assaut l'industrie de la série B. Le docu démarre sur les chapeaux de roues, ce qui colle très bien au sujet. On parle de Chuck Norris, de Van Damme, et surtout d'un tas de films qui n'avaient pas besoin de belles têtes d'affiche pour éponger leur modeste budget. Du gore guignolesque, de l'actioner au ras des pâqueretteses ou de la sexploitation ronflante ; la moindre idée était un prétexte pour se lancer dans un énième tournage à l'emporte-pièce. Emportés dans leur élan vorace, dépassés par leur ambition, les deux compères s'endettent jusqu'à l'ultime liquidation de la société Cannon.
L'histoire étant exceptionnelle et amusante, je regrette que le docu ne parvienne jamais à dépasser une forme très conventionnelle. Le rythme de l'introduction ne ralentit jamais, et il devient difficile de respirer dans ce calendrier de faits et d'anecdotes déroulé à toute vitesse. Je vois la volonté d'équilibrer les témoignages terre-à-terre avec un étalage amoureux de nombreux films du catalogue de la Cannon, mais au final c'est le trop-plein : trop d'intervenants (dont les noms continuent d'être affichés du début à la fin du film, parce qu'autrement c'est impossible à suivre), et trop d'extraits présentés. Le marathon est rude.
En plus les interviews se font à la mode américaine des années 2010, genre Sonic Highways, Amy, Daft Punk Unchained, Life Itself, Montage of Heck, etc... C'est un reproche qui revient régulièrement chez moi, mais voilà quoi, esthétiquement c'est toujours aussi creux et ennuyant, ça se résume à quelques montages où ils mettent légèrement en mouvement de vieilles photos, les types sont seuls face à la caméra sur un fond neutre... Et puis toujours énormément de superlatifs dans les textes, ce qui est aussi inutile en substance que pénible à suivre.
Bref, Mark Hartley n'est pas très doué pour construire un documentaire, encore moins pour faire preuve d'originalité ; heureusement qu'il avait un sujet en or. Je retiens aussi que, malgré leur propre puissance d'esbroufe, Jean-Luc Godard a réussi à les entuber pour qu'ils financent un film qui, évidemment, n'avait rien à voir avec leurs attentes. Sacré Jean-Luc.