Le magnifique

un film de Philippe de Broca (1973)

"Il s'est fait dévorer par un requin, dans une cabine téléphonique."

Je savais que Le Magnifique était une inspiration pour les OSS 117 (aux côtés sans doute de nombreux autres films d'aventure de plus ou moins bonne facture, mais que l'histoire n'a pas retenus). En fait, parler de source d'inspiration témoigne mal du quasi plagiat que représentent les films de Hazanavicius. Parce qu'en dehors des gags anti-xénophobes, tout ou presque se retrouve déjà dans le film de Philippe de Broca, et ça se passait en 1973. Le littérature de gare/d'espionnage, et les valeurs qu'elle promeut, sont largement tournées en dérision, par un Belmondo sautillant, cabotin, frimeur, vraiment réjouissant. Et, autant le personnage de Hubert de la Bath a pu me faire rire comme pas permis, autant j'affirmerai sans problème que Dujardin semble avoir tout pompé sur Belmondo.

Le Magnifique se permet même de prendre plus de recul que Hazanavicius sur sa démarche, en doublant le récit grotesque de Bob Saint-Clar, meilleur agent secret du monde, avec l'histoire de son romancier créateur, prisonnier d'un appartement parisien miteux et d'un pluie grise cafardeuse. Peut-être même que de Broca en fait un peu trop, en ajoutant à ce récit parallèle une Jacqueline Bisset lumineuse qui souhaite décortiquer la saga Bob Saint-Clar pour sa thèse de socio. Heureusement, le ton reste comique d'un bout à l'autre : le film s'ouvre aux interprétations un brin sérieuses, mais ne rougit jamais d'être avant tout une comédie dynamique.