Olivier Assayas filme la production fictive d'un remake d'une série à mystères des années 1910. Contrairement à ce que je craignais, on n'est pas dans le gros délire méta inutile, la trame est tout à fait limpide. Contrairement à ce que je craignais (mais moins), ce n'est pas non plus un prequel de Sils Maria. En effet, même si Maggie Cheung se retrouve paumée à Paris et entourée d'étrangers aux mœurs bizarres, le scénario est moins préoccupé par ses états d'âme que par la situation autour d'elle. Ca me fait très simplement penser au procédé des Lettres persanes : débarquée de Hong Kong, l'actrice n'est qu'un prétexte pour nous aider à retrouver du recul afin d'évaluer notre quotidien.
Bon, il y a ça, et puis il y a aussi le fait qu'Assayas devait fantasmer sur l'actrice sans forcément l'admettre immédiatement, comme le laisse penser Jean-Pierre Léaud dans le rôle du metteur en scène. Cheung et Assayas ont d'ailleurs fini par se marier deux ans après la sortie du film.
Quand je dis "notre quotidien", c'est plutôt le quotidien d'une équipe de production, mais Assayas fait de son mieux pour nous creuser une place là-dedans. Il se livre à une auto-critique de l'auteurisme français : tournages bordéliques, non-respect des plannings et des budgets, crises d'ego du réalisateur (génie incompris ou nombriliste condamné ?), manque de coordination entre les équipes, ragots de plateau... Ce qui marque le plus, c'est la présence de conflits personnels au sein de l'équipe. Il en résulte un sentiment d'absence de professionnalisme terrible.
Mais est-ce que ce n'est pas ce brin de folie qui fait la saveur de nos productions nationales ? Qui leur permet d'échapper au formatage international ? Est-ce que l'étrange Rester Vertical et sa richesse d'interprétation auraient pu voir le jour sans l'hégémonie d'un metteur en scène fantaisiste ? Assayas se moque de la production à la française, s'en plaint un peu, mais au fond je pense qu'il en est assez content. Et, sans non plus défendre que tous les auteurs se valent, moi aussi.
Olivier Assayas filme la production fictive d'un remake d'une série à mystères des années 1910. Contrairement à ce que je craignais, on n'est pas dans le gros délire méta inutile, la trame est tout à fait limpide. Contrairement à ce que je craignais (mais moins), ce n'est pas non plus un prequel de Sils Maria. En effet, même si Maggie Cheung se retrouve paumée à Paris et entourée d'étrangers aux mœurs bizarres, le scénario est moins préoccupé par ses états d'âme que par la situation autour d'elle. Ca me fait très simplement penser au procédé des Lettres persanes : débarquée de Hong Kong, l'actrice n'est qu'un prétexte pour nous aider à retrouver du recul afin d'évaluer notre quotidien.
Bon, il y a ça, et puis il y a aussi le fait qu'Assayas devait fantasmer sur l'actrice sans forcément l'admettre immédiatement, comme le laisse penser Jean-Pierre Léaud dans le rôle du metteur en scène. Cheung et Assayas ont d'ailleurs fini par se marier deux ans après la sortie du film.
Quand je dis "notre quotidien", c'est plutôt le quotidien d'une équipe de production, mais Assayas fait de son mieux pour nous creuser une place là-dedans. Il se livre à une auto-critique de l'auteurisme français : tournages bordéliques, non-respect des plannings et des budgets, crises d'ego du réalisateur (génie incompris ou nombriliste condamné ?), manque de coordination entre les équipes, ragots de plateau... Ce qui marque le plus, c'est la présence de conflits personnels au sein de l'équipe. Il en résulte un sentiment d'absence de professionnalisme terrible.
Mais est-ce que ce n'est pas ce brin de folie qui fait la saveur de nos productions nationales ? Qui leur permet d'échapper au formatage international ? Est-ce que l'étrange Rester Vertical et sa richesse d'interprétation auraient pu voir le jour sans l'hégémonie d'un metteur en scène fantaisiste ? Assayas se moque de la production à la française, s'en plaint un peu, mais au fond je pense qu'il en est assez content. Et, sans non plus défendre que tous les auteurs se valent, moi aussi.