Je finissais ma rétrospective 2017 en avouant prudemment que je me sentais heureuse. L'impression s'est évanouie depuis. Je m'y préparais, mais ça n'en reste pas moins difficile.
En 2018 :
- j'ai eu des problèmes de santé. J'étais déprimée ; j'ai eu le sommeil irrégulier et l'énergie chancelante ; j'ai pleuré, j'ai dénigré mes accomplissements et mon potentiel, j'ai subi le retour de pensées suicidaires. J'ai arrêté de prendre des anti-androgènes, ce qui semble m'avoir rendu un état psychologique plus tolérable, mais m'a aussi privée de changements physiques que je trouvais positifs. J'ai tenté de m'extirper de cette situation en consultant un psychiatre, mais j'ai interrompu le suivi après une dizaine de séances, faute d'affinités ;
- j'ai de moins en moins entretenu mon journal de rêves, et mes rêves lucides se sont faits rares ;
- j'ai bâti le présent site web en autodidacte, et en me menant plus ou moins au burnout ;
- j'ai gravi le mont Halla sur l'île de Jeju en Corée du Sud, deux jours après avoir attrapé un coup de soleil dont les dernières marques ont mis cinq mois à s'effacer ;
- j'ai réalisé une série de photos dont je reste contente, la plupart du temps ;
- j'ai séjourné en Bretagne, à Nice, au Japon, puis j'ai été accueillie par des ami·e·s dans quatre logements temporaires, le temps de parvenir à signer un bail en banlieue parisienne ;
- j'ai réuni mes affaires éparpillées, et aménagé l'appartement durement décroché ;
- j'ai progressivement mené une rétrospective critique sur le documentariste Pierre Carles ;
- j'ai accru ma conscience sociale et politique, en bien ou en mal ;
- j'ai interrompu à contrecœur mon régime végétarien pendant les six mois passés au Japon, et je l'ai repris à mon retour en France, en améliorant aussi mes compétences culinaires ;
- j'ai gagné en assurance dans l'affirmation de mon genre ;
- j'ai peu à peu tourné la page de mon ex, et je me suis beaucoup investie dans mon couple.
J'ai perdu le fil, mais le combat continue.