Zombie - Le crépuscule des morts-vivants (1978)

J'imagine, après avoir créé le film de zombies avec Night of the Living Dead, que Romero a créé le film de zombies *à grande échelle* avec Dawn of the Dead ? En tout cas la première demi-heure, partagée entre un studio de télévision et une patrouille urbaine d'extermination, élargit de façon inventive et efficace le cadre somme toute intime du premier épisode de la série. Chaos, frénésie, panique... Des médias qui d…

Sous les cerisiers en fleurs (1975)

Mince, quel ennui. Peut-être les plus nippophiles y trouveront-ils leur compte. Les images de cerisiers en fleurs sont très belles (encore que : sans restauration, c'est pas aussi envoûtant que ça devrait l'être), par contre au niveau du récit, des thèmes... néant. Un sauvage des montagnes, mené à la baguette par une citadine vaniteuse rien que pour ses beaux yeux. Plus couillon c'est pas possible. Il y a bien un pe…

Prédestination (2014)

Looper, Timecrimes, Source Code aussi non ? Un peu toujours la même histoire, les mêmes techniques, les dissimulations de mise en scène qu'au fil des années, je trouve de plus en plus usées, artificielles, vaines. Predestination va plus loin dans le folklore des boucles temporelles, avec cet arrangement sexuel guignolesque, mais c'est au prix de l'émotion et du (peu de) sérieux que le registre parvenait encore à ins…

L'aurore (1927)

Un tear-jerker des familles... ce qui ne le prive ni de sa résonance, ni de ses efforts de mise en scène. D'ailleurs, même si les arrangements visuels de Murnau sont plus souvent invisibles que le contraire, Sunrise ne serait pas aussi redoutable sans eux. En ce qui me concerne, je ne cacherai pas que j'ai trouvé la première demi-heure assez lourdingue malgré sa grammaire inventive et irréprochable (une mutation …

Pirates (1986)

Un Polanski mineur, qui tente au moins en partie de reproduire le ton léger et décalé de Fearless Vampire Killers... M'enfin, les acteurs n'ont pas l'air tous au courant, pareil pour le compositeur dans les choux, et même Polanski semble oublier en cours de route ce qu'il veut faire. Excepté deux des interprètes, le délivré est très premier degré et manque trop souvent de conviction. Un peu comme de l'ironie qui …

2046 (2004)

mood Je sais pas par quel bout prendre 2046 tellement il s'étire dans tous les sens, mais en même temps c'est assez précisément ce que j'attendais de WKW. En cette capacité de film-somme, je comprends mieux d'ailleurs le virage de The Grandmaster ; après 2046, je ne vois plus trop ce que le gars pouvait encore explorer sur son propre terrain. Je ne sais pas si c'est ce dont j'avais besoin ce matin, m'enfin ça …

L'épine dans le cœur (2009)

Gondry avait signé un autre petit documentaire intime avant Conversation animée avec Noam Chomsky, et fort heureusement celui-ci n'était pas aussi visuellement atroce. La raison la plus évidente étant que L'Épine dans le cœur parle de sa tante et de son cousin qu'il a connus et qu'il aime, et pas d'un philosophe/linguiste/historien qu'il admire éperdument mais auquel il ne comprend rien (de son propre aveu). De l…

Aquarius (2016)

Je suis heureux de constater et d'annoncer que les quelques reproches que j'avais adressés à KMF pour Les Bruits de Recife sont joyeusement étrangers à mon expérience d'Aquarius. J'étais un peu claqué au début de la séance, pourtant le film était tellement fluide et généreux que la fin m'a complètement pris de court. Je pensais qu'il restait une heure au bas mot... Recife avait une structure chorale qui délayait …

Les nains aussi ont commencé petits (1970)

Brillant, cynique, intelligent. Ces trois qualificatifs cautionnés par Télérama, placardés sur l'affiche promotionnelle de L'homme irrationnel de Woody Allen, n'ont pas manqué d'interrompre ma traversée pourtant comateuse d'un couloir de métro anonyme, mais sans doute pas pour les raisons anticipées par le distributeur. Brillant, intelligent, pourquoi pas : rien ne me garantit que les compliments soient mérités, …

Sur le globe d'argent (1988)

tl;dr tg Sur le Globe d'Argent est un des plus grands gâchis de l'histoire du cinéma. Pas parce que le film est émaillé de trous du fait d'une production prématurément interrompue (en remplacement, une voix-off narre les événements qui étaient prévus, sur un fond visuel plutôt neutre), mais parce que Zulawski jouissait d'une vision, d'un perfectionnisme et d'une équipe qui pouvaient l'amener n'importe où, et qu'i…

Un rêve solaire (2016)

Assoupi dans un train, bercé par la lumière du soleil à travers les arbres qui défilent, le cinéaste rêve. Il rêve de vieilles connaissances, ombres mouvantes et indistinctes, reflets perdus d'un passé enfoui sous le sable miroitant d'une plage sans fin. Il rêve de son petit-fils, peut-être, silhouette dansante, rédemption de joie et de vitalité accompagnée de percussions candides. Il rêve de son propre travail, des…

Antiporno (2016)

Face à ce déferlement de chairs et de couleurs, tentons une approche thématique. En démêlant les multiples niveaux de récit candidement agrafés les uns aux autres, l'histoire d'Antiporno s'avère relativement simple. Le récit d'une fille qui, partagée entre la culpabilité pudique (du fait de ses parents, de la société) et le désir sexuel (du fait de ses parents à nouveau, et puis d'elle-même comme femme, simplement),…

Love Exposure (2008)

Je ne sais pas bien par quel bout l'attaquer, ce Love Exposure. Et c'est sans doute ce qui fait la plus grande partie de son charme : naviguer quatre heures durant en mers inconnues, où les vagues de romance teenage succèdent sans complexe à d'autres registres disparates, depuis le burlesque pervers jusqu'à la critique théologique. Sion Sono excelle aussi à construire les tempêtes, telles la formidable progression i…

Victoria (2016)

Franchement, on nous a fait tout un foin de Toni Erdmann, mais je suis d'avis que c'est Victoria qui aurait mérité d'être brandi par les critiques professionnels comme « Palme du public ». Je crois comprendre que le film de Maren Ade, avec son absence d'ambiguïté et sa durée aberrante, correspondait à ce que le milieu considère comme le summum respectable du cinéma populaire... Tant de condescendance dans une si pet…

Meantime (1984)

Quoi de mieux qu'une insomnie et un vieux made-for-TV de Mike Leigh pour commencer le mois de septembre, hein. On la connaît déjà, cette histoire de classe "ouvrière". Meantime est un film plus social que politique, mais l'ombre du thatcherisme plane partout. Sans boulot, sans fric, les Pollocks s'ennuient à mourir, tournent en rond, s'engueulent les uns les autres. Les parents moisissent dans leur appartement en…

Dead Leaves (2004)

L'explication la plus raisonnable, c'est que les animateurs de cet OVA faisaient leur boulot pendant que dix films d'action passaient simultanément en arrière-plan de leur bureau, et avec ça on leur injectait un cocktail café/coke directement dans le crâne. Surenchère extrême d'explosions, de cascades irréalistes et de mauvais goût asiatique (Aachi wa Ssipak n'est pas loin), Dead Leaves se vit en apnée pendant une p…

Être cheval (2016)

Je vais être honnête, j'allais voir un film de freaks, en me disant que j'étais pas trop un salaud parce qu'il y a des préoccupations et une vraie empathie derrière ma fascination morbide. Et en fait je me suis pris une gifle tellement le traitement était sobre et à fleur de peau. Malgré un sujet à connotation très graphique, le jeune réalisateur retranscrit avec beaucoup de délicatesse les sentiments liés au jeu…

Elmer le remue-méninges (1988)

Une comédie d'horreur, du bis de bonne facture. Elmer est un espèce de ver animatronique bleuté de la taille d'une chaussure, qui délivre une drogue addictive à son hôte, avec la contrepartie un poil gênante qu'il bouffe les cerveaux des passants de temps en temps. Une quantité de gore plus réduite que ce que je craignais, et j'en suis du coup assez satisfait. L'humour ne repose d'ailleurs là-dessus que de façon …

Les moissons du ciel (1978)

Je voulais pas laisser passer l'occasion de le voir en salle, mais c'était définitivement une mauvaise idée que de le découvrir moins d'une heure après la claque Nocturama. Visuellement c'est magnifique, ça écrase la concurrence à plate couture, mais j'ai pas pu avaler l'histoire et les personnages. Le drame amoureux qui se joue est terriblement générique ; en d'autres circonstances j'aurais peut-être dit "univer…

Le pornographe (1966)

Une fois de plus, Imamura mêle le conte social, le drame familial, et aussi un peu le récit mythologique. Avec, comparé à Narayama et au Profond désir des dieux, quelques instincts documentaires au début du film ; avant de se plonger dans l'étude de mœurs à plusieurs niveaux, il revêt en effet les atours d'un témoignage sur la production amateur des premières bobines pornographiques japonaises. Mais bon, comme indiq…