J'imagine, après avoir créé le film de zombies avec Night of the Living Dead, que Romero a créé le film de zombies *à grande échelle* avec Dawn of the Dead ? En tout cas la première demi-heure, partagée entre un studio de télévision et une patrouille urbaine d'extermination, élargit de façon inventive et efficace le cadre somme toute intime du premier épisode de la série. Chaos, frénésie, panique... Des médias qui débattent dans le vide et des forces d'intervention qui rentrent dans le tas ; en 2016 comme en 1978, on imagine très bien les institutions plonger dans une telle panique face à telle ou telle situation d'urgence, et ça fait froid dans le dos.
Le film sort le grand jeu pour son premier tiers, et du coup la partie centrale où quatre survivants se retranchent et "nettoient" un centre commercial, sur la durée, rend un peu terne. Il y a certainement de quoi débattre, qu'il s'agisse des shoppers zombies (critique tout juste voilée de la société de consommation), de la résilience de l'homme pour se créer un nid douillet et artificiel, ou encore de cette insouciance magnifique à slalomer entre les créatures et ignorer la mort. Mais le scénario met avant tout l'accent sur le risque constant et l'inventivité des personnages. Ce n'est pas raisonnable de reprocher à Romero de ne pas avoir réalisé un film plus cérébral, car il est évident qu'il ne fait pas partie de ces réalisateurs débiles qui carburent au gore ou à la peur, mais je ne peux pas m'empêcher de regretter que l'action obscurcisse un peu trop ces considérations sociétales.
Je râle mais ça reste une très bonne expérience. Je pense que je regrette surtout que Romero n'ait pas rendu plus apparent tout ce qui élevait son projet au-dessus du simple film de genre, laissant l'occasion aux traditionalistes d'enfermer le zombie dans un registre populaire prétendument ras-des-pâquerettes. Mais même sans ça, il en a déjà fait beaucoup.
J'imagine, après avoir créé le film de zombies avec Night of the Living Dead, que Romero a créé le film de zombies *à grande échelle* avec Dawn of the Dead ? En tout cas la première demi-heure, partagée entre un studio de télévision et une patrouille urbaine d'extermination, élargit de façon inventive et efficace le cadre somme toute intime du premier épisode de la série. Chaos, frénésie, panique... Des médias qui débattent dans le vide et des forces d'intervention qui rentrent dans le tas ; en 2016 comme en 1978, on imagine très bien les institutions plonger dans une telle panique face à telle ou telle situation d'urgence, et ça fait froid dans le dos.
Le film sort le grand jeu pour son premier tiers, et du coup la partie centrale où quatre survivants se retranchent et "nettoient" un centre commercial, sur la durée, rend un peu terne. Il y a certainement de quoi débattre, qu'il s'agisse des shoppers zombies (critique tout juste voilée de la société de consommation), de la résilience de l'homme pour se créer un nid douillet et artificiel, ou encore de cette insouciance magnifique à slalomer entre les créatures et ignorer la mort. Mais le scénario met avant tout l'accent sur le risque constant et l'inventivité des personnages. Ce n'est pas raisonnable de reprocher à Romero de ne pas avoir réalisé un film plus cérébral, car il est évident qu'il ne fait pas partie de ces réalisateurs débiles qui carburent au gore ou à la peur, mais je ne peux pas m'empêcher de regretter que l'action obscurcisse un peu trop ces considérations sociétales.
Je râle mais ça reste une très bonne expérience. Je pense que je regrette surtout que Romero n'ait pas rendu plus apparent tout ce qui élevait son projet au-dessus du simple film de genre, laissant l'occasion aux traditionalistes d'enfermer le zombie dans un registre populaire prétendument ras-des-pâquerettes. Mais même sans ça, il en a déjà fait beaucoup.