The Bling Ring (2013)

Un film sans grand défaut, qui pèche avant tout par le potentiel qu'il n'est pas parvenu à pleinement développer. Fun, dynamique, emmené par des acteurs globalement sortis de nulle part, appuyé par une musique moderne, forte et cool, il a tout pour plaire en première approche. Quelques prises marquantes (le cambriolage nocturne d'une villa changée en maison de poupée notamment) ne suffisent cependant pas à concrétis…

La fille du 14 juillet (2013)

Étrange et inattendue rencontre que cette plaisante farce. Le voyage annoncé a tout pour faire fuir : encore une bande de potes franchouillards qui part en vacances ? Certes, c'est le concept de trois ou quatre (sans trop m'avancer) de nos comédies nationales chaque année, mais ce réalisateur au nom improbable —pas moins que sa création, étonnamment— s'engage à faire taire nos a priori. Car le ton est immédiatement …

Star Trek Into Darkness (2013)

Avec Star Trek, onzième du nom, J.J. Abrams s'était lancé dans le pari ambitieux d'un film qui fasse à la fois office de revival, suite et reboot pour la légendaire série de science-fiction. Séduisant les critiques autant qu'une bonne part des « trekkies », le petit prodige de la SF américaine (récemment mis aux commandes d'un Star Wars VII, rappelons-le) ne suscite hélas pas de bonne surprise avec cet épisode Into …

Frankenweenie (2012)

Maintenant que Burton est à la tête d'une franchise stylistique commercialement très intéressante, Disney lui offre de réadapter un court-métrage de 1984, pour lequel il avait par ailleurs été viré —le cynisme est complet. Alors, fausse bonne idée ? Pas tant que ça. Le brave homme, à défaut de renouveler ses thèmes, trouve l'occasion de montrer qu'il continue à perfectionner ses techniques et étoffer son univers. …

Looper (2012)

Si District 9 vous rappelle quelque chose, en matière de bonne surprise pour la science-fiction, Looper se situe pas trop loin en-dessous. 30 millions d'euros de budget, presque minable au point de se demander si les têtes d'affiche (Joseph Gordon-Levitt et Bruce Willis, rien que ça) n'ont pas accepté de jouer bénévolement. Alors effectivement, vu qu'il tourne autour d'un voyage dans le temps, le projet était plutôt…

Skyfall (2012)

Je n'ai jamais que moyennement accroché à la franchise 007, un peu trop guignolesque à mon goût, mais l'ère Daniel Craig me convient tout à fait. Quand j'entends que Casino Royale n'est pas "un vrai James Bond", sérieux et sans gadget, j'ai envie de dire qu'effectivement, il est meilleur que ça. Le scénario de Quantum of Solace est plus décousu, de moindre facture, mais j'apprécie suffisamment la caméra frénétique q…

Gebo et l'ombre (2012)

Gebo et l'ombre est la transposition très austère d'une pièce de théâtre au cinéma. Les plans sont volontairement fixes, l'action se déroule en trois séquences continues, le langage est très distancié... La petite famille se perd assez rapidement en errances existentielles, déchirée autour du fils, João, qui refuse l'existence routinière de ses parents, (apparemment) aveugles quant à leur désœuvrement. Le message, q…

Resident Evil: Retribution (2012)

On aurait pu me dire qu'il s'agissait du septième Resident Evil, je l'aurais cru sans mal. Aller voir le cinquième opus de cette saga increvable était presque sûrement un bon plan : soit il était atrocement nul et j'aurais de quoi descendre un film, soit il dépassait les frontières de l'échec pour entrer dans le territoire de l'improbablement drôle. Dans les deux cas, un exutoire facile d'accès et relativement effic…

Des hommes sans loi (2012)

Je me suis ouvert à des conseils d'amis et suis allé voir Lawless. J'en suis ressorti avec les mêmes impressions que le film au sommet du classement utilisateurs d'IMDb, The Shawshank Redemption (Les Évadés). C'est gentil, ça ne sort pas des sentiers battus, le public s'identifie aisément aux personnages, les méchants sont punis, et tout le monde s'en va satisfait. Au départ, les atouts sont plutôt impressionnant…

César doit mourir (2012)

César doit mourir est un exercice de style talentueux, mais au message sinon inexistant, du moins peu constructif et pas franchement novateur. L'image très contrastée et la dissolution des acteurs dans leurs rôles parviennent à conférer un potentiel dramatique incroyable à la répétition de la pièce au sein de la prison, mais citer Shakespeare presque continuellement laisse trop peu de place au commentaire social.

Amour (2012)

Le travail d'Haneke forme un ensemble extrêmement cohérent, mais qui n'empêche absolument pas d'appréhender un de ses films de façon autonome. Il s'attache en effet à illustrer des thèmes universels dans un style presque aussi concis qu'exhaustif. Conscient du public qu'il touche, il tend à mettre en scène des familles de la classe moyenne supérieure, dans le but qu'un maximum de spectateurs se reconnaisse dans ses …

Vous n'avez encore rien vu (2012)

Alain Resnais, 90 ans à la sortie du film, est parvenu à réunir un casting extrêmement luxueux d'acteurs français, qui mélange ses habitués avec quelques nouveaux venus : Pierre Arditi, Matthieu Amalric et André Dussollier... Son refus de considérer qu'il signe un film testamentaire ne tient pas une seconde : les interprètes, ses collègues et amis de longue date pour la plupart, floutent très rapidement les limites …

Después de Lucía (2012)

Prix Un Certain Regard à Cannes, Después de Lucía relate l'histoire d'une adolescente étouffée par un Mexique moderne et irresponsable, qui ne lui accorde aucun répit pour faire son deuil. Happée par son environnement, elle tente de reconstruire sa vie au plus tôt, mais se retrouve inévitablement rattrapée par son déphasage avec la vie quotidienne. Dans une moindre mesure, le film met l'accent sur les difficultés du…

Camille redouble (2012)

A vouloir croire dans le ciné français, il m'arrive d'être leurré par les critiques. C'est ce qui s'est passé avec Camille Redouble. Le concept du retour dans le passé est un peu dépoussiéré avec le choix de laisser des quadragénaires interpréter les rôles principaux de Camille et ses amis de lycée. Le résultat est d'un kitsch habile, pas trop ridicule, mais reste en retour assez loin de remplir ses promesses d'humo…

À perdre la raison (2012)

Les retrouvailles de Tahar Rahim (Mounir) et Niels Arestrup (Pinget), qui n'avaient plus tourné ensemble depuis Un Prophète, auraient pu être prétexte à un déballage gratuit de jeu d'acteur talentueux. Au lieu de ça, Joachim Lafosse a su dénicher et diriger avec un talent admirable Emilie Dequenne (Murielle, donc), lui permettant de quitter le dernier festival de Cannes avec un nouveau prix d'interprétation féminine…

Le sommeil d'or (2011)

Le petit-fils d'un des grands producteurs cambodgiens s'est mis en tête de rendre hommage à un cinéma sacrifié, et paradoxalement très vivace dans les souvenirs de ceux qui l'ont connu. Le matériel réuni se partage globalement entre des témoignages occasionnellement très émouvants de réalisateurs et d'acteurs déchus, et des séquences qui constatent l'héritage laissé à la population actuelle. La disparition horriblem…

Jason Bourne : L'héritage (2012)

Mis au courant depuis plusieurs mois que ce quatrième "Bourne" se ferait sans Matt Damon ni Paul Greengrass, remplacé derrière la caméra par le scénariste des précédents films, c'est sans a priori que je suis allé découvrir la suite d'une trilogie que je tiens en haute estime pour son rythme nerveux et l'exigence de ses intrigues. Hélas, même dans l'absolu, The Bourne Legacy manque d'originalité. Les scènes d'action…

The We and the I (2012)

A l'œuvre depuis plus de 20 ans, Michel Gondry signe un huitième long-métrage qui ne trahit en rien son passif indé. L'originalité parcourt le film, autant sur le fond (ouvertement essayiste, la décomposition des relations entre ados) que sur la forme (« huis-clos » en mouvement, culture de la vidéo virale). L'idée de base s'essouffle un peu sur la dernière partie, un développement plutôt bavard mais relativement…

Reality (2012)

Le premier Grand Prix de Cannes décroché par Matteo Garrone avec Gomorra en 2008 était un tour de force. Son deuxième en 2012 est plus modeste, mais montre que le réalisateur n'a clairement pas perdu la main, et prouve une franche maîtrise de la comédie "à l'italienne", satire colorée, rythmée et burlesque, mettant en scène l'individu lambda et sa famille (pour le peu que j'en sais). L'histoire de Luciano cache s…

Le grand soir (2012)

Dupontel, Poelvoorde, Brigitte Fontaine (mythique) et les réalisateurs à l'origine de Groland... L'équipe suffisait à annoncer un film acide, surchargé d'humour noir. Surprise, celui-ci est primé à Cannes, dans la section Un Certain Regard, là où le festival réunit une sélection peu conventionnelle, plutôt hors-circuit. C'est qu'une certaine ambition est manifestée, et assez bien mise en œuvre : construire un film p…