Le travail d'Haneke forme un ensemble extrêmement cohérent, mais qui n'empêche absolument pas d'appréhender un de ses films de façon autonome. Il s'attache en effet à illustrer des thèmes universels dans un style presque aussi concis qu'exhaustif. Conscient du public qu'il touche, il tend à mettre en scène des familles de la classe moyenne supérieure, dans le but qu'un maximum de spectateurs se reconnaisse dans ses œuvres et ne puisse renier sans mauvaise foi les dysfonctionnements de la société moderne qu'il montre du doigt et développe impitoyablement. Depuis la "Trilogie de la glaciation émotionnelle" qui a ouvert sa filmographie, son cinéma, froid, sobre, ciselé dans la forme, refuse la débauche de sentiments et vise un essentiel épuré —très certainement la raison première de son succès académique actuel.
Amour, pour revenir au sujet et parler un peu moins de la veine dans laquelle il s'inscrit, traite, et je ne vous surprendrai pas, des sentiments qui animent un vieux couple, mais par le biais aussi cruel que révélateur de la souffrance qui accompagne la vieillesse et s'abat inéluctablement sur les concernés. L'alchimie entre Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, qui n'avaient pourtant plus participé à un projet de cette envergure depuis plusieurs années, est si naturelle qu'Haneke se voit encore plus libre que d'habitude de jouer avec la puissance de la suggestion. Il parvient ainsi, un peu au détriment de l'investissement émotionnel toutefois, à l'exploit de parler de la fin de vie sans tomber un seul moment dans un misérabilisme tapageur. Une réussite remarquable qui possède la force du contenu des films les plus démonstratifs, sans leur composante soporifique.
Aussi frontal (et démonstratif) que son titre
Le travail d'Haneke forme un ensemble extrêmement cohérent, mais qui n'empêche absolument pas d'appréhender un de ses films de façon autonome. Il s'attache en effet à illustrer des thèmes universels dans un style presque aussi concis qu'exhaustif. Conscient du public qu'il touche, il tend à mettre en scène des familles de la classe moyenne supérieure, dans le but qu'un maximum de spectateurs se reconnaisse dans ses œuvres et ne puisse renier sans mauvaise foi les dysfonctionnements de la société moderne qu'il montre du doigt et développe impitoyablement. Depuis la "Trilogie de la glaciation émotionnelle" qui a ouvert sa filmographie, son cinéma, froid, sobre, ciselé dans la forme, refuse la débauche de sentiments et vise un essentiel épuré —très certainement la raison première de son succès académique actuel.
Amour, pour revenir au sujet et parler un peu moins de la veine dans laquelle il s'inscrit, traite, et je ne vous surprendrai pas, des sentiments qui animent un vieux couple, mais par le biais aussi cruel que révélateur de la souffrance qui accompagne la vieillesse et s'abat inéluctablement sur les concernés. L'alchimie entre Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, qui n'avaient pourtant plus participé à un projet de cette envergure depuis plusieurs années, est si naturelle qu'Haneke se voit encore plus libre que d'habitude de jouer avec la puissance de la suggestion. Il parvient ainsi, un peu au détriment de l'investissement émotionnel toutefois, à l'exploit de parler de la fin de vie sans tomber un seul moment dans un misérabilisme tapageur. Une réussite remarquable qui possède la force du contenu des films les plus démonstratifs, sans leur composante soporifique.