Belladonna (1973)

Attendez, c'était censé se passer en France ? :D Belladonna est sorti en 1973 mais correspond plus à la contre-culture psychédélique qui pouvait exister cinq ans auparavant (du moins en Europe et aux USA ; côté asiatique je sais pas du tout comment ça s'est passé). Deuxième genèse de sorcière de la journée, mais l'esthétique adoptée ne saurait être plus différente de The Witch : beaucoup de dessins et d'aquarelle…

Un jour sans fin (1993)

Bill Murray est bloqué dans un jour qui se répète sans cesse. Il joue bien, mais son perso est pas aimable, et son love interest non plus. Beaucoup de gags qui tombent à plat, aussi. C'est plein de bons sentiments mais je serais incapable d'en tirer la moindre morale. Le concept est poussé dans tous les sens sans qu'une direction claire émerge jamais. Mais finalement, c'est bien comme ça. (argumentation level over 9…

Metropolitan (1990)

Voilà le film que j'avais espéré voir avec un titre comme Café Society. Pour son premier long-métrage, Whit Stillman part de préoccupations tout allen-iennes : l'isolement et l'ennui de la haute bourgeoisie new-yorkaise, sans oublier la conscience d'une telle condition et les façons de vivre avec ce "fardeau" de privilégié. Les dialogues sont dignes de l'Allen des grandes heures, perspicaces et précis dans les dé…

58 minutes pour vivre (1990)

Saviez-vous que le réalisateur de Die Hard 2, Renny Harlin, était finlandais ? Qu'il a été nominé cinq fois aux Raspberry Awards (pas pour DH2 cela dit, ç'aurait été excessif) ? Que son premier film, Born American, devait mettre en scène Chuck Norris, mais que faute d'argent il a dû se rabattre sur le fiston Mike Norris ? Je vous raconte tout ça parce que ça me semble autrement plus intéressant que Die Hard 2, un…

Le plongeon (1968)

Ah ben. Au bout de 30mn j'en avais marre, j'étais prêt à filer sur SC pour commencer à rédiger un commentaire cinglant dessus. Mais il y avait un truc pas net qui m'empêchait de complètement détacher mon attention. Et j'ai bien fait de rester dedans. En fait le film repose tellement sur sa trajectoire inattendue que je déconseille à ceux qui pensent le voir de lire quoi que ce soit à son sujet. Pour les autres, d…

The Nice Guys (2016)

Moui. Difficile de ne pas y voir un sous-Kiss Kiss Bang Bang. L'énigme est rondement résolue mais jamais de quoi s'exciter, on est loin de la fascination psychédélique de Inherent Vice. Les blagues sont dans l'ensemble correctes, mais j'ai l'impression qu'il y en a beaucoup qui tombaient à plat. Shane Black n'était pas toujours au top pour maîtriser la notion de "chute", je sais pas tout à fait à quoi ça tient, au m…

Night Moves (2013)

On devine Kelly Reichardt animée de bonnes intentions, mais son dernier film en date (avant l'arrivée en France de Certain Women, qui s'annonce de toute façon comme un nouveau pari de non-action) est trop silencieux, trop calme pour ne pas être, ultimement, assez inoffensif. La question de l'écologisme radical n'est pas assez frontalement formulée pour produire autre chose que des réponses en lieux communs, et la pr…

Faites le mur (2010)

Je laisse à ceux que ça intéresse le soin de catégoriser ce film en documentaire, documenteur, docufiction, biopic, prankumentary (qu'est-ce qu'il faut pas entendre). L'essentiel, c'est de constater que Banksy a complètement conscience de qui il est, et que la façon dont il le raconte rejoint parfaitement la culture dont il rend compte. Banksy, à la base je suis pas particulièrement fan, je vois ça comme du détou…

Ma Loute (2016)

Je déconseille à ceux qui n'ont pas vu le film de lire la deuxième moitié du texte, et à ceux qui aiment les critiques propres de lire les deux moitiés. Merci, bises. Je ne suis pas formaliste dans le sens où je peux me contenter d'un film qui a tout misé sur une esthétique maniérée. Par contre, si la mise en scène fait preuve de suffisamment d'originalité, il y a de fortes chances que je sois interpellé. Et si l…

True Romance (1993)

En le lançant, je ne me souvenais pas avoir déjà vu ce film, il n'y a que deux scènes qui m'ont mis la puce à l'oreille : le polymexican standoff final, et le moment où monsieur monte sur deux gros annuaires pour faire l'amour à madame dans une cabine téléphonique. Croyez-le ou non, à un moment de ma vie j'avais une private joke sur le fétichisme des bottins. Un plan inoubliable, du coup. Mais autrement ouais, Tr…

Visite ou Mémoires et Confessions (1993)

Le film est trop littéralement son titre : une moitié "visite", un quart "mémoires" et un dernier quart "confessions", entrelacés de façon aussi humble et malhabile que par ces "ou" et "et". La partie visite est sans doute celle qui fonctionne le mieux : la caméra et un duo de voix hors-champ parcourent la demeure de 40 ans d'Oliveira, hantée par une quantité indicible de souvenirs tout autant que par le décès du…

Les chats persans (2009)

J'aurais aimé dire du bien de cet équivalent fictionnel du récent No Land's Song, qui montre une jeunesse iranienne tentant d'affirmer une culture musicale en dépit de la répression institutionnelle. Les premières minutes rendent justice au dynamisme de cette scène rock underground et aussi du cinéma iranien, hélas la surprise ne fait pas long feu. Le réalisateur ne parvient pas à concrétiser son concept autrement q…

La nuit nous appartient (2007)

Nan mais c'est quoi ce délire, j'ai compté huit perches dans le champ. HUIT. Et je suis sûr d'en avoir manqué. M'enfin, à part si tu te revendiques de la Nouvelle Vague c'est pas possible. Déjà deux ou trois ça suffit pour casser des montagnes d'immersion, alors huit...! Il regardait jamais ses rushes James Gray ou quoi ? Je comprends vraiment pas. D'ailleurs mon incompréhension s'étend au dernier tiers du film, …

La sonate à Kreutzer (1956)

Comme l'a dit Noël Herpe au Reflet Médicis : Rohmer revient de loin. La Sonate à Kreutzer est un moyen-métrage plutôt balourd, trop révérencieux envers la littérature, à la limite de l'auto-dépréciation. Ce qui va, après tout, avec le protagoniste complexé et jaloux interprété par Rohmer lui-même. Le film a un intérêt bien plus historique qu'intrinsèque, affalé dans des traits de mise en scène moroses contre lesquel…

La mort tragique de Leland Drum (1966)

J'ai cherché des textes pour m'expliquer cet acid western existentialisto-bullshit, mais personne ne s'est amusé à broder là-dessus comme les experts le font sur The Searchers de Ford, personne ne m'a convaincu. Après Two-Lane Blacktop, Monte Hellman confirme que sa capacité à rendre un template cinématographique chiant et pompeux ne s'arrête pas au road-movie. En tout cas j'ai vraiment pas la patience pour ce pseud…

Julieta (2016)

Les secrets passionnels des années 90, la question narrative des années 2000, la plastique des années 2010 : le dernier Almodóvar, malgré ses allures modestes, brasse beaucoup d'éléments de sa filmographie. Le mélo est compact, sans temps mort ; les secrets et les retournements tragiques se succèdent, perdent certainement en intensité par rapport à ses drames précédents, mais alors au profit d'une assurance, d'une c…

Rio Bravo (1959)

Ma foi, c'est un peu inespéré. Depuis la petite déconvenue The Searchers et la déception Stagecoach, je n'aborde plus les westerns classiques sans méfiance, mais Rio Bravo a bien marché. Rien de révolutionnaire, c'est même plutôt modeste, il y a une dimension "huis clos en ville" car on n'en sortira jamais, de Rio Bravo, on ne se baladera jamais dans les grands espaces ocres et désertiques, mais ça profite clairemen…

Buried (2010)

Voilà donc un survival coincé dans une boîte dont le réalisateur n'a fatalement pu tirer aucune qualité esthétique, avec un gars que j'avais envie de voir clamser au bout de dix minutes. Parce que non content d'être impulsif à un point proche de la stupidité, le type est chiant et normatif au possible, bref tout pour m'insupporter. Qu'on n'aille pas me dire que ses prétendues crises d'anxiété excusent les dizaines d…

Purple Rain (1984)

Une fois mais pas deux. C'est pas l'introduction idéale à Prince que j'attendais, mais ça fera l'affaire. En fait Prince est sur scène au plus un tiers du temps du film, et le reste est un mélange de musique des 80s moins glorieuse (d'autres groupes) et de scènes narratives pas folles. Non qu'elles soient déplacées ; elles mettent relativement bien en perspective d'où vient la musique de Prince, un mélange d'amour, …

La bûche (1999)

Téléchargé il y a huit ans. Allez savoir pourquoi. Un des grands irréductibles que je gardais dans un coin et que, le temps passant, je me sentais toujours plus investi du devoir de lancer. Ou en tout cas, j'avais de plus en plus de scrupules à l'idée de le supprimer. Ce soir, clap de fin. La Bûche comporte littéralement une recette de dinde de Noël, plantée au milieu de son générique, mais c'est bien la seule ch…