Voilà le film que j'avais espéré voir avec un titre comme Café Society.
Pour son premier long-métrage, Whit Stillman part de préoccupations tout allen-iennes : l'isolement et l'ennui de la haute bourgeoisie new-yorkaise, sans oublier la conscience d'une telle condition et les façons de vivre avec ce "fardeau" de privilégié. Les dialogues sont dignes de l'Allen des grandes heures, perspicaces et précis dans les détails, trahissant le fond de la pensée des personnages sans pour autant se moquer d'eux, ni forcer le public à les juger catégoriquement en bien ou en mal. Le gang de jeunes amis dont il est question ici est en effet au-delà des jugements moraux : l'important n'est pas qu'ils soient issus d'un milieu aisé, mais bien qu'ils soient jeunes, c'est-à-dire particulièrement perdus et simultanément en pleine période d'affirmation. Derrières les façades bombées, les décors pompeux et l'écriture léchée qui peuvent faire tiquer, on retrouve des comportements et des dynamiques de groupe assez universelles.
J'ai aimé, aussi, les considérations sur les rencontres : elles peuvent être incidentes tout autant qu'enchanteresses, elles peuvent naître en quelques jours et suggérer l'illusion qu'elles durent depuis des années, elles peuvent se défaire avec une légèreté insoupçonnée. Le temps se chargera de filtrer certains amis. Mais ceux écartés par les circonstances ne peuvent-ils pas avoir été formateurs, et tout aussi signifiants ? Metropolitan feint un certain cynisme, mais a pleinement conscience que l'individualisme qu'il promeut est aussi candide que positif.
Voilà le film que j'avais espéré voir avec un titre comme Café Society.
Pour son premier long-métrage, Whit Stillman part de préoccupations tout allen-iennes : l'isolement et l'ennui de la haute bourgeoisie new-yorkaise, sans oublier la conscience d'une telle condition et les façons de vivre avec ce "fardeau" de privilégié. Les dialogues sont dignes de l'Allen des grandes heures, perspicaces et précis dans les détails, trahissant le fond de la pensée des personnages sans pour autant se moquer d'eux, ni forcer le public à les juger catégoriquement en bien ou en mal. Le gang de jeunes amis dont il est question ici est en effet au-delà des jugements moraux : l'important n'est pas qu'ils soient issus d'un milieu aisé, mais bien qu'ils soient jeunes, c'est-à-dire particulièrement perdus et simultanément en pleine période d'affirmation. Derrières les façades bombées, les décors pompeux et l'écriture léchée qui peuvent faire tiquer, on retrouve des comportements et des dynamiques de groupe assez universelles.
J'ai aimé, aussi, les considérations sur les rencontres : elles peuvent être incidentes tout autant qu'enchanteresses, elles peuvent naître en quelques jours et suggérer l'illusion qu'elles durent depuis des années, elles peuvent se défaire avec une légèreté insoupçonnée. Le temps se chargera de filtrer certains amis. Mais ceux écartés par les circonstances ne peuvent-ils pas avoir été formateurs, et tout aussi signifiants ? Metropolitan feint un certain cynisme, mais a pleinement conscience que l'individualisme qu'il promeut est aussi candide que positif.