On devine Kelly Reichardt animée de bonnes intentions, mais son dernier film en date (avant l'arrivée en France de Certain Women, qui s'annonce de toute façon comme un nouveau pari de non-action) est trop silencieux, trop calme pour ne pas être, ultimement, assez inoffensif. La question de l'écologisme radical n'est pas assez frontalement formulée pour produire autre chose que des réponses en lieux communs, et la problématique de culpabilité qui prend le relais au milieu du film ne laisse pas la sensation d'avoir été mieux explorée. À voir les personnages, certains signes curieux que Reichardt laisse poindre ici et là, il n'est pas difficile de s'imaginer un scénario légèrement différent où les personnages auraient laissé une impression plus marquante. En l'état, il y a trop de non-dits, trop de silences, et finalement "l'accident" qui a lieu à la fin de l'histoire, qui devrait s'imposer comme la clé de voûte du film, semble plus arbitraire qu'autre chose. Reichardt séduit les sphères indépendantes parce que sa technique milite contre le rythme frénétique des succès commerciaux américains, mais il y en a d'autres qui font ça sans en faire (presque) une excuse pour ne rien raconter.
On devine Kelly Reichardt animée de bonnes intentions, mais son dernier film en date (avant l'arrivée en France de Certain Women, qui s'annonce de toute façon comme un nouveau pari de non-action) est trop silencieux, trop calme pour ne pas être, ultimement, assez inoffensif. La question de l'écologisme radical n'est pas assez frontalement formulée pour produire autre chose que des réponses en lieux communs, et la problématique de culpabilité qui prend le relais au milieu du film ne laisse pas la sensation d'avoir été mieux explorée. À voir les personnages, certains signes curieux que Reichardt laisse poindre ici et là, il n'est pas difficile de s'imaginer un scénario légèrement différent où les personnages auraient laissé une impression plus marquante. En l'état, il y a trop de non-dits, trop de silences, et finalement "l'accident" qui a lieu à la fin de l'histoire, qui devrait s'imposer comme la clé de voûte du film, semble plus arbitraire qu'autre chose. Reichardt séduit les sphères indépendantes parce que sa technique milite contre le rythme frénétique des succès commerciaux américains, mais il y en a d'autres qui font ça sans en faire (presque) une excuse pour ne rien raconter.