The Witch

The VVitch: A New-England Folktale

un film de Robert Eggers (2015)

vu le 26 juin 2016 à l'UGC Les Halles

En-dehors de la bouillie de bébé, la première heure était atrocement plate et pénible. Alors déjà que je suis d'avis qu'il y a très peu à explorer sur le thème du puritanisme extrême (le péché originel, la culpabilité fondamentale, l'auto-flagellation, c'est juste des conneries, il y a vraiment pas besoin de pincettes ni de thèse en théologie pour conclure sur le sujet), ici c'est rabâché de façon assommante sans aucun développement. Avec ça, la mère est insupportable, les jumeaux pas beaucoup moins, et le phrasé de l'époque sonne franchement artificiel.

On va me dire, "oui mais c'est réaliste". Euh, et alors ? Déjà je préfère vivre ma vie plutôt que voir celle des autres, et en plus je vois pas en quoi je me retrouverais dans une famille bigote d'il y a 400 ans. Et le film de s'achever sur un carton simili-"inspiré de faits réels". Laissez-moi rire. C'est comme Conjuring, sauf qu'en plus le gars se drape dans sa fierté d'avoir réalisé un film érudit et ennuyant.

Alors que j'étais sur le point de sortir de la salle, simplement pour profiter du soleil, The Witch s'est réveillé avec l'excellente scène de la mort de Caleb, et a enfin commencé à faire du cinéma. Même si je n'étais pas transporté, c'est au moins avec un œil un peu plus alerte que j'ai suivi la dernière demi-heure. La trajectoire me rappelle en fait beaucoup Meek's Cutoff, de Kelly Reichardt : un faux western, tout comme The Witch est un faux film d'horreur, qui repose beaucoup trop sur son approche prétendument réaliste, et finit par n'être pertinent que lorsqu'il succombe un minimum à ses tentations un brin mystiques. Le factuel n'est pas romanesque.