Journal de Tûoa (2021)

Oriane, [3/11/22 11:35 PM] c'était sympa Oriane, [3/11/22 11:35 PM] un film de arthouse cool kids Oriane, [3/11/22 11:45 PM] avec des métamétaphores émergentes, le sentiment d'irréel du confinement reconstruit via la mise au jour de rouages de mise en scène, et l'affleurement de l'absurdité du quotidien signifié par le questionnement de l'acte de comédie Oriane, [3/11/22 11:47 PM] le parallèle entre le …

Disclosure: Trans Lives on Screen (2020)

Jen Richards: It's an interesting question, a kind of a thought experiment, to go back and think... what I would feel today, as an out trans person, if I had never seen any representation of myself in the media. On the one hand, I might not have ever internalized that sense of being monstrous, of having fears around disclosure, of seeing myself as something abhorrent, and as a punchline, as a joke. I might be able t…

First Cow (2020)

First Cow peut se lire comme une étude de la masculinité occidentale, de ses tensions et de ses perspectives. Le personnage au centre de la première partie, doux et réservé, fait ressortir par contraste l'agressivité (connivente, misogyne, hiérarchisante) prégnante dans les rapports entre les hommes dont il croise la route. Dans un second temps, ledit personnage se lie d'amitié avec un autre homme (lui-même marginal…

Petite fille (2020)

Un des rares alliés français dans la lutte pour les droits LGBT (un des rares cinéastes engagés socialement, pourrait-on dire tout court), Sébastien Lifshitz signe pour Arte un docu grand public sur une gamine trans. Tellement grand public que je n'y ai pas une seule fois entendu le terme de « transidentité », effacé par « fille née dans un corps de garçon »... Je suis très partagée entre le b…

Gambling, Gods and LSD (2002)

Confronté à certaines limites cinématographiques (en particulier les contraintes d'écriture du film de voyage), cet essai documentaire cherche moins à représenter des modes de transcendance qu'à documenter celles et ceux qui s'y adonnent. C'est une pirouette qui permet de s'abstraire du problème de la définition (il y a en effet presque autant de voies de transcendance que de personnes qui tendent cahin-caha à un ce…

Da 5 Bloods (2020)

Da 5 Bloods oscille constamment entre action flick 80s et militantisme contemporain. Des tropes hollywoodiens surannés et un accompagnement musical désastreux encrassent la volonté urgente de contribuer à l'émancipation des afro-américains. Le film trouve son équilibre après la première heure, en assumant pleinement l'héritage du premier Rambo, notamment grâce à la performance remarquable de Delroy Lindo.

Parade (1974)

Militant jusqu'au bout du rire et de la générosité, Jacques Tati termine sa carrière cinématographique avec la captation d'un spectacle de cirque. Monté avec trois bouts de ficelle, mais avec le concours d'artistes qui s'effacent devant leur performance, le film rejette positivement la glorification des stars autant que l'assujettissement du cinéma à une quelconque morale. Le public est invité à participer, le clown…

Lux Æterna (2020)

C'est la moitié pénible de Gaspar Noé qui prédomine ici : non pas la fougue adolescente, mais l'ambition belliqueuse. La démarche artistique est ramenée à un jeu de pouvoir. Il faut glorifier les réalisateurs établis, projeter de la sagesse en pontifiant en lettres romaines, et écraser ces « morts-vivants » qui n'auraient pas les moyens ou l'envie de dominer la culture. Le reste, dialogues improvisés, split screens,…

Le Loup d'or de Balolé (2019)

Une carrière de granit aux portes de Ouagadougou, au Burkina Faso. L'insurrection de 2014 n'a pas rendu le travail moins pénible. Hommes, femmes et enfants accomplissent des tâches éreintantes et dangereuses, en rêvant d'un futur meilleur. Une coopérative se forme, qui tente de s'émanciper des intermédiaires occupés à rabattre les clients (de riches propriétaires locaux). Mais le projet peine à décoller. L'éducation…

Vergot (2016)

Alex, la vingtaine, découvre son homosexualité. Son père, fidèle à la masculinité rurale, le rejette, tandis que son frère aîné tente de le soutenir. Il y a un conflit, de l'émotion, de la matière à film évidente... peut-être même trop facile. La jeune réalisatrice ne filme que les moments d'exubérance, avec des gestes esthétiques manifestes (même si assez faibles), et le documentaire ressemble souvent à une fiction…

My Marlboro City (2010)

Sur le talon de la botte italienne, le regard vers l'autre rive de l'Adriatique : Brindisi, ancienne plaque tournante du trafic de cigarettes, s'est lentement effondrée au tournant des années 90. La documentariste revient dans sa ville d'enfance, « qu'il faut avoir vécue soi-même, pour l'aimer tout aussi fort qu'on voudrait la quitter ». Quatre portraits, sur un mode choral, des survivants d'un marché qui s'est évan…

Bègue (2019)

Les déboires psycho-sociaux d'un jeune homme, on l'aura deviné, bègue. Le documentaire est moins archive qu'outil thérapeutique : il fournit une excuse pour se mettre en scène dans des situations qui provoquent le lien social et la communication (réciter de la poésie dans le métro, installer une table dans la rue pour faire du micro-trottoir, etc.) Cet affrontement forcé avec l'autre, ou plutôt, avec la peur de l'au…

Edvard Munch (1974)

Commandée par la télévision scandinave, cette longue fresque biographique retrace les déboires artistiques et émotionnels du désormais célèbre peintre norvégien, de sa naissance en 1863 jusqu'à la reconnaissance critique au tournant du siècle. Quelques morceaux d'analyse esthétique sont aussi proposés, sans faire dérailler l'aspect personnel du portrait. Bien que le choix de cette période occulte la maturité plus…

Brothers of the Night (2016)

La prostitution d'immigrés bulgares à Vienne, contre leur orientation sexuelle. Le sujet est dur, cruel presque, et j'ai été plutôt décontenancée par le dispositif romantique mis en place par le réalisateur. L'idée de faire interpréter des rôles fictifs à ces hommes n'est pas fertile ; leurs attitudes lorsque la caméra s'est faite oublier dans le décor en dit cent fois plus. L'alternance entre les euphémismes pudiqu…

Le Tango de Satan (1994)

Paradoxalement, c'est dans une durée gargantuesque que Sátántangó trouve son caractère irréductible. Le plus noir et blanc des cocons offre de nous engloutir dans la prière et l'adoration païennes d'une poignée de prolos désolés, bacilles conscientes perdues au centre d'une plaine infinie. À charge d'Irimiás, prophète misérable et miraculeux, de secouer les grilles de la cage fangeuse dans laquelle cette cohorte pat…

Cobra Verde (1987)

Parvenus à leur ultime collaboration, Kinski crépitait de ses dernières étincelles, mais Herzog restait alerte comme à ses premiers projets. Peut-être encore plus, du fait de tourner sur ce continent africain qui l'intrigue, lui résiste et le malmène (la production de Fata Morgana demeure édifiante à ce niveau). Le personnage de Cobra Verde, bandit acide dont les premiers déboires brésiliens n'étaient pas sans rappe…

Night Is Short, Walk On Girl (2017)

Masaaki Yuasa récidive avec un long-métrage dérivé de l'anime The Tatami Galaxy. Même si je grimace un peu par rapport au rôle qu'y tient l'alcool, la fanfare hédoniste de cette nuit à Kyōto est irrésistible, à la fois drôle et palpitante, exaltante presque comme si on y était. Ici, toute aventure est bonne à prendre, et l'inaction serait un gâchis. Ici, vivre c'est explorer, essayer, découvrir, avec le parachute ra…

Slacker (1991)

En fait, la persistance de Slacker ne tient pas à son défilé d'énergumènes hors normes, mais bien plutôt à l'absence de toute norme perceptible. Il suffit à Linklater de vignettes de deux ou trois minutes pour tirer toute une vie de chaque interprète. Le film persiste parce que, dans leur diversité collective et leur incomplétude individuelle, les personnages persistent dans la diégèse, au-delà de leur disparition i…

La cravate (2020)

À l'image de son sujet, le documentaire, malgré ses airs sympathiques, n'accomplit pas grand-chose de bon. Avec juste ce qu'il faut de neutralité pour ne pas paraître mener un procès d'intention, mais tout de même pas au point de s'interdire une ironie de connivence, le film confortera les gauchos qui ont accès aux cinémas art et essai dans leur dédain pour l'électorat lepéniste, tandis que chez les droitiers qui en…

Merveilles à Montfermeil (2020)

L'idée de départ, une municipalité qui passe à gauche et déploie une nouvelle politique, a déjà montré son potentiel comique dans Parks and Recreation. Le problème, ici, c'est que le scénario semble n'avoir suivi aucune relecture, et la plupart des gags tombent à plat. La direction d'acteurs, pas du tout unifiée, ajoute à la confusion et à l'occasionnelle gêne. Hibou aussi était sincère, ça n'en était pas moins une …