Commandée par la télévision scandinave, cette longue fresque biographique retrace les déboires artistiques et émotionnels du désormais célèbre peintre norvégien, de sa naissance en 1863 jusqu'à la reconnaissance critique au tournant du siècle. Quelques morceaux d'analyse esthétique sont aussi proposés, sans faire dérailler l'aspect personnel du portrait.
Bien que le choix de cette période occulte la maturité plus paisible de Munch après de premières démarches thérapeutiques en 1908, la mise en scène de Watkins s'extrait résolument du mythe du poète maudit. En effet, la combinaison de la photographie et de la direction d'acteurs, naturalistes, et du montage, kaléïdoscopique et anxieux, permet de considérer l'artiste comme le produit dépressif (au sens clinique du terme) d'une famille valétudinaire, hantée par la maladie et la mort. Ce traumatisme se double de l'hostilité de la classe moyenne à l'égard de l'expression des souffrances psychologiques.
Victime de critiques dédaigneuses (quoique pas complètement fausses dans leur attribution des œuvres à « un esprit malade »), blessé par des amours malheureuses, Munch trouve un exutoire à ses frustrations dans la misogynie professée par son compère August Strindberg. Il enferme alors la femme dans une trinité d'images archaïques : l'amante vampirique, la vierge adorable, et la mère consolatrice. L'expressionnisme de ses toiles se fonde sur l'intensité de ses angoisses intimes, l'insatisfaction face aux femmes qui ne parviennent pas à résoudre ladite angoisse, et l'indifférence du monde dans lequel ce drame subjectif se joue. De son côté, Watkins accorde une place à l'émergence du féminisme via l'insertion de plusieurs témoignages militants, mais sans faire entendre raison à son sujet...
Commandée par la télévision scandinave, cette longue fresque biographique retrace les déboires artistiques et émotionnels du désormais célèbre peintre norvégien, de sa naissance en 1863 jusqu'à la reconnaissance critique au tournant du siècle. Quelques morceaux d'analyse esthétique sont aussi proposés, sans faire dérailler l'aspect personnel du portrait.
Bien que le choix de cette période occulte la maturité plus paisible de Munch après de premières démarches thérapeutiques en 1908, la mise en scène de Watkins s'extrait résolument du mythe du poète maudit. En effet, la combinaison de la photographie et de la direction d'acteurs, naturalistes, et du montage, kaléïdoscopique et anxieux, permet de considérer l'artiste comme le produit dépressif (au sens clinique du terme) d'une famille valétudinaire, hantée par la maladie et la mort. Ce traumatisme se double de l'hostilité de la classe moyenne à l'égard de l'expression des souffrances psychologiques.
Victime de critiques dédaigneuses (quoique pas complètement fausses dans leur attribution des œuvres à « un esprit malade »), blessé par des amours malheureuses, Munch trouve un exutoire à ses frustrations dans la misogynie professée par son compère August Strindberg. Il enferme alors la femme dans une trinité d'images archaïques : l'amante vampirique, la vierge adorable, et la mère consolatrice. L'expressionnisme de ses toiles se fonde sur l'intensité de ses angoisses intimes, l'insatisfaction face aux femmes qui ne parviennent pas à résoudre ladite angoisse, et l'indifférence du monde dans lequel ce drame subjectif se joue. De son côté, Watkins accorde une place à l'émergence du féminisme via l'insertion de plusieurs témoignages militants, mais sans faire entendre raison à son sujet...