À l'image de son sujet, le documentaire, malgré ses airs sympathiques, n'accomplit pas grand-chose de bon. Avec juste ce qu'il faut de neutralité pour ne pas paraître mener un procès d'intention, mais tout de même pas au point de s'interdire une ironie de connivence, le film confortera les gauchos qui ont accès aux cinémas art et essai dans leur dédain pour l'électorat lepéniste, tandis que chez les droitiers qui en auront vent, il justifiera un peu plus la méfiance à l'égard des médias. Il s'agit des mécanismes d'un feel-good movie, ce qui dans le champ politique ne vaut guère mieux qu'un clip de propagande...
Des points significatifs qui minent le film : faire passer un récit individuel pour le profil psychologique de chaque frontiste ; ne pas expliquer la sélection de Bastien Régnier parmi tous les sujets disponibles ; ne pas détailler les règles posées par le parti pour la captation d'images ; insulter le sujet avec le cut final (qui nullifie le semblant de démonstration qui précède, et met bien en évidence l'hypocrisie des réalisateurs) ; et surtout, prétendre à l'omniscience en faisant comme si la mise en scène était une entreprise dénuée d'intention.
À l'image de son sujet, le documentaire, malgré ses airs sympathiques, n'accomplit pas grand-chose de bon. Avec juste ce qu'il faut de neutralité pour ne pas paraître mener un procès d'intention, mais tout de même pas au point de s'interdire une ironie de connivence, le film confortera les gauchos qui ont accès aux cinémas art et essai dans leur dédain pour l'électorat lepéniste, tandis que chez les droitiers qui en auront vent, il justifiera un peu plus la méfiance à l'égard des médias. Il s'agit des mécanismes d'un feel-good movie, ce qui dans le champ politique ne vaut guère mieux qu'un clip de propagande...
Des points significatifs qui minent le film : faire passer un récit individuel pour le profil psychologique de chaque frontiste ; ne pas expliquer la sélection de Bastien Régnier parmi tous les sujets disponibles ; ne pas détailler les règles posées par le parti pour la captation d'images ; insulter le sujet avec le cut final (qui nullifie le semblant de démonstration qui précède, et met bien en évidence l'hypocrisie des réalisateurs) ; et surtout, prétendre à l'omniscience en faisant comme si la mise en scène était une entreprise dénuée d'intention.