la bourrette
Des collages de colère élimée. Des paysages intérieurs, saturés, débordants. Une confusion vibrante. L'exil en soie.
L'industrie de la schappe génère elle-même son lot de déchets. L'opération de peignage, en particulier, écarte les fibres trop courtes pour la réalisation d'un fil régulier et brillant. Le produit de leur second recylage est appelé « bourrette ».
Qu'elle soit commerciale ou privée, la photographie ne connaît rien de ce réemploi assidu. Pour une image publiée, combien de prises de vue répudiées ? Deux, dix, cent. Parfois plus. Ça dépend. Mais surtout : ça ne compte pas. Puisqu'en pratique, l'élimination massive et silencieuse de cette matière de travail est largement normalisée.
J'ai voulu donner de la valeur à chacune des invisibles de ma précédente série. Leur retraitement graphique est inspiré des procédés textiles de décreusage et de peignage. Le module GIMP développé à cet effet est disponible sous licence libre.
*Ce projet a bénéficié d'une résidence Chez Mamie, association rurale en soutien aux artistes précaires.