Adapté de l'essai éponyme de Serge Halimi, ce pamphlet cinématographique dénonce avec vigueur une certaine frange médiatique qui sert les intérêts du grand capital. Avec vigueur, mais aussi avec maladresse : à vouloir combattre sur tous les fronts de la critique des médias, à vouloir exhiber le plus d'ennemis possible, le documentaire oublie de se structurer, s'enlise dans du name-dropping redondant. Pour qui connaît les travaux menés par Pierre Carles, le projet manque de fraîcheur.
Le dernier quart d'heure dénonce la manipulation des masses avec le spectre de l'insécurité, mais explique à peine l'irruption du sujet. Cette argumentation lacunaire, moins proche des sciences sociales et économiques que des complotismes divers, permet aux détracteurs de se défiler sans peine. La validité d'un documentaire idéologique, sa bonne foi, semble alors reposer sur le droit de réponse accordé ou non aux personnes critiquées.
Pour autant, le fossé qui sépare, en termes d'encensement public, Les nouveaux chiens de garde et Fin de concession (ou Hollande, DSK, etc.), n'a rien d'un mystère. Qu'il soit trop punk, trop amer ou trop fauché, Pierre Carles ne verse pas dans les animations divertissantes et l'humour travaillé. Plus équilibré, son travail passe paradoxalement pour plus militant et plus confidentiel, parce qu'il se soucie moins de faire passer la pilule de l'information avec le rire —au fond plutôt incongru.
Quatre ans plus tard, Merci patron ! a largement confirmé l'efficacité de cette approche populiste, anti-sérieuse, où la lutte des classes se transmet sans assommoir théorique, s'entretient à couvert. Et si c'était la bonne voie ?
Adapté de l'essai éponyme de Serge Halimi, ce pamphlet cinématographique dénonce avec vigueur une certaine frange médiatique qui sert les intérêts du grand capital. Avec vigueur, mais aussi avec maladresse : à vouloir combattre sur tous les fronts de la critique des médias, à vouloir exhiber le plus d'ennemis possible, le documentaire oublie de se structurer, s'enlise dans du name-dropping redondant. Pour qui connaît les travaux menés par Pierre Carles, le projet manque de fraîcheur.
Le dernier quart d'heure dénonce la manipulation des masses avec le spectre de l'insécurité, mais explique à peine l'irruption du sujet. Cette argumentation lacunaire, moins proche des sciences sociales et économiques que des complotismes divers, permet aux détracteurs de se défiler sans peine. La validité d'un documentaire idéologique, sa bonne foi, semble alors reposer sur le droit de réponse accordé ou non aux personnes critiquées.
Pour autant, le fossé qui sépare, en termes d'encensement public, Les nouveaux chiens de garde et Fin de concession (ou Hollande, DSK, etc.), n'a rien d'un mystère. Qu'il soit trop punk, trop amer ou trop fauché, Pierre Carles ne verse pas dans les animations divertissantes et l'humour travaillé. Plus équilibré, son travail passe paradoxalement pour plus militant et plus confidentiel, parce qu'il se soucie moins de faire passer la pilule de l'information avec le rire —au fond plutôt incongru.
Quatre ans plus tard, Merci patron ! a largement confirmé l'efficacité de cette approche populiste, anti-sérieuse, où la lutte des classes se transmet sans assommoir théorique, s'entretient à couvert. Et si c'était la bonne voie ?