Aujourd'hui témoin de splendeurs d'antan, les conditions de diffusion à l'ouverture de ce cinéma en 1911 sont pourtant plus que rudimentaires. Ce n'est qu'au cours des années 20 que la salle est vraiment aménagée, et pas qu'un peu : l'orchestre est garni de 500 places, et le balcon en offre une centaine de plus. En 1933, le Royal est rebaptisé en hommage à une salle niçoise, équivalente gréco-romaine du Louxor en son temps, spectaculaire chef d'œuvre d'Art déco désormais disparu : l'Escurial.
Le cinéma parisien, lui, survit tant bien que mal à la crise des années 70-80, notamment grâce au remplacement du balcon par une deuxième salle de taille modeste, et à la programmation attentionnée des amoureux de cinéma qui se transmettent la direction des lieux. La sélection actuelle mélange sorties récentes discrètes, rétrospectives plus ou moins lointaines, et autres séances exceptionnelles. L'Escurial est le cinéma le plus aventureux du réseau des Écrans de Paris, et une bonne référence dans l'absolu.
Le Tombeau des lucioles était diffusé dans la petite salle 2. L'accès se fait par un étroit escalier en spirale, plusieurs miroirs tapissant la paroi. Ce charme distingué, pas tapageur mais bien affirmé, se retrouve un peu partout dans le cinéma : velours rouges, lustres rétro, reflets dorés...