C'est amusant de constater que Damien Manivel ne serait probablement pas là sans Hong Sang-soo, alors que ce dernier doit déjà tant à un autre français, Éric Rohmer. Le parc, son nouveau film, s'avère découpé en deux parties d'égale durée, aux esthétiques contrastées, mais qui recèlent de connexions aussi discrètes que maîtrisées.
La première moitié, un temps rigolote et attendrissante pour son tableau d'une rencontre amoureuse maladroite, candide, naïve, s'essouffle plus ou moins ; elle doit surtout son salut à la mise en scène tendre, originale et faussement détachée. La seconde redouble d'efforts de style, car le scénario se fait à la fois plus abstrait et plus précis. Manivel a conscience qu'il a plus à défendre, même si c'est la partie où il est plus à même de se lâcher. Il parvient du coup à marier un formalisme (que j'ai trouvé) particulièrement ludique, avec le portrait, plus de l'inconscient que de l'intime, d'une jeune fille banale qu'il parvient à rendre attachante. Vraiment comme Haewon et les hommes, en fait.
On pourrait dépiauter les multiples symboles du film, éparpillés à intervalles réguliers comme de petits cailloux blancs, et peser le sens social qu'ils véhiculent. On pourrait, mais il y a sans doute de meilleures sources et de meilleurs terrains que l'esprit d'une ado pour s'adonner à ce genre d'exercice. Moi, j'ai surtout pris plaisir à voir un petit gars amoureux de ses personnages, de ses acteurs, de leurs visages, de leurs mots, et capable de véhiculer ses idées et son univers avec une mise en scène simple, facétieuse et fraîche.
C'est amusant de constater que Damien Manivel ne serait probablement pas là sans Hong Sang-soo, alors que ce dernier doit déjà tant à un autre français, Éric Rohmer. Le parc, son nouveau film, s'avère découpé en deux parties d'égale durée, aux esthétiques contrastées, mais qui recèlent de connexions aussi discrètes que maîtrisées.
La première moitié, un temps rigolote et attendrissante pour son tableau d'une rencontre amoureuse maladroite, candide, naïve, s'essouffle plus ou moins ; elle doit surtout son salut à la mise en scène tendre, originale et faussement détachée. La seconde redouble d'efforts de style, car le scénario se fait à la fois plus abstrait et plus précis. Manivel a conscience qu'il a plus à défendre, même si c'est la partie où il est plus à même de se lâcher. Il parvient du coup à marier un formalisme (que j'ai trouvé) particulièrement ludique, avec le portrait, plus de l'inconscient que de l'intime, d'une jeune fille banale qu'il parvient à rendre attachante. Vraiment comme Haewon et les hommes, en fait.
On pourrait dépiauter les multiples symboles du film, éparpillés à intervalles réguliers comme de petits cailloux blancs, et peser le sens social qu'ils véhiculent. On pourrait, mais il y a sans doute de meilleures sources et de meilleurs terrains que l'esprit d'une ado pour s'adonner à ce genre d'exercice. Moi, j'ai surtout pris plaisir à voir un petit gars amoureux de ses personnages, de ses acteurs, de leurs visages, de leurs mots, et capable de véhiculer ses idées et son univers avec une mise en scène simple, facétieuse et fraîche.