C'est à côté d'un centre Pompidou encore tout jeune que le Ciné-Beaubourg Les Halles ouvre en 1981. Ulcéré par ce nom surchargé, le groupe UGC place rapidement les salles sous son autorité. Elles passent ensuite sous le giron de MK2 en 1995. Pour autant, la programmation des six salles actuelles reste très liée aux choix d'exploitation d'UGC. En effet, le Ciné-Cité tout proche cannibalise la plupart des entrées du quartier, y compris parmi les sorties un peu arty. Le MK2 Beaubourg et ses salles globalement étriquées peineraient beaucoup à concurrencer le plus gros complexe de la capitale, et du coup une bonne part de sa sélection était complémentaire des sorties recherchées côté UGC... jusqu'à que ce dernier gagne huit salles en 2014 et s'accapare encore plus de titres. Du coup, aujourd'hui, le MK2 Beaubourg prolonge un peu la diffusion de ses films les plus rentables, tout en continuant de proposer divers rattrapages de films plus obscurs éparpillés tout le long de la semaine. Rien que les cinés du Quartier latin ne puissent offrir avec plus de charme, hélas, mais j'imagine que ça reste sympa pour les voisins.
La projection des Chiens Errants était particulièrement mémorable du fait que la salle était remplie, mais que les grognements d'incompréhension se sont fait entendre d'un bout à l'autre des deux premières heures. Puis l'avant-dernier plan a démarré. Aucun mouvement du cadre, aucun mouvement dans le cadre. Pendant un quart d'heure. Une sensation de punissement collectif inédite. Le générique fut accueilli avec un tas de soupirs de soulagement et de rires nerveux. C'est pas l'UGC qui oserait ça !