Il est tentant d'évoquer La fille du 14 juillet pour se réjouir des quelques auteurs qui s'échinent à élargir les horizons de la comédie (qu'elle soit française ou non, en fait), mais la comparaison tournerait court. Peretjatko faisait preuve d'une exubérance parfois épuisante, et dans une certaine mesure Forgeard est tout aussi généreux, mais c'est bien plus la recherche de minimalisme qui prime ici. Économie de répliques, millimétrage du débit des acteurs et de leurs expressions faciales, minutie des cadres, langueur des mouvements de caméra, tout tend vers un idéal pince-sans-rire délectable. Je le dis en dandy, à l'image du film, mais dans la salle je me bidonnais pour de très vrai. Et qui mieux que Katerine, le plus moderne des clowns, pour présider sur toute cette gauche absurdité ?
En complément, avec trois bouts de ficelle et des fonds verts, Forgeard crée des décors à la fois restreints en substance, mais infinis en perspective : les entrepôts labyrinthiques de l'Élysée, le coucher de soleil vaporwave sur la plage numérique, le dédale des dortoirs de non-sens... La satire politique que laissait présager le synopsis n'est donc au plus qu'un prétexte pour faire s'enfoncer ces "profils atypiques" cocasses dans des sous-sols de plus en plus mystiques. Aucun enjeu social, si ce n'est la quête stylistique d'un dénuement ludique (chose que je trouve déjà bien assez importante). Et je suis d'avis qu'ils parviennent ultimement à le trouver. Ça, et puis un plateau de fruits de mer.
Il est tentant d'évoquer La fille du 14 juillet pour se réjouir des quelques auteurs qui s'échinent à élargir les horizons de la comédie (qu'elle soit française ou non, en fait), mais la comparaison tournerait court. Peretjatko faisait preuve d'une exubérance parfois épuisante, et dans une certaine mesure Forgeard est tout aussi généreux, mais c'est bien plus la recherche de minimalisme qui prime ici. Économie de répliques, millimétrage du débit des acteurs et de leurs expressions faciales, minutie des cadres, langueur des mouvements de caméra, tout tend vers un idéal pince-sans-rire délectable. Je le dis en dandy, à l'image du film, mais dans la salle je me bidonnais pour de très vrai. Et qui mieux que Katerine, le plus moderne des clowns, pour présider sur toute cette gauche absurdité ?
En complément, avec trois bouts de ficelle et des fonds verts, Forgeard crée des décors à la fois restreints en substance, mais infinis en perspective : les entrepôts labyrinthiques de l'Élysée, le coucher de soleil vaporwave sur la plage numérique, le dédale des dortoirs de non-sens... La satire politique que laissait présager le synopsis n'est donc au plus qu'un prétexte pour faire s'enfoncer ces "profils atypiques" cocasses dans des sous-sols de plus en plus mystiques. Aucun enjeu social, si ce n'est la quête stylistique d'un dénuement ludique (chose que je trouve déjà bien assez importante). Et je suis d'avis qu'ils parviennent ultimement à le trouver. Ça, et puis un plateau de fruits de mer.