D'habitude, je parle avec réserve de Roman Polanski. Il reste impliqué dans (au moins) une affaire criminelle et immonde dans les années 70. Mais le feuilleton judiciaire qui a suivi, surmédiatisé et interminable, un différent jeu de pouvoir, bien qu'il ne m'écœure pas autant, me laisse dubitative. Par ailleurs, depuis Repulsion jusqu'à La Vénus à la fourrure, Polanski et ses actrices ont régulièrement composé des personnages féminins plus riches et inspirants que les standards cinématographiques, encore largement à la traîne aujourd'hui.
Cette défense s'effondre avec fracas devant Tess. Le malaise est prégnant tout le long de la première heure, au cours de laquelle Nastassia Kinski (dont on sait désormais qu'elle a été victime d'attouchements de la part de son père Klaus Kinski) interprète une jeune ingénue qui tombe dans les griffes d'un prédateur sexuel, jusqu'au viol —une étape narrative éhontément reproduite par d'innombrables hommes cinéastes, qui capitalise sur les souffrances d'une femme sous couvert de construction psychologique. La duplicité personnelle de Polanski est dégoûtante.
Par la suite, Tess s'amourache d'un garçon de bonne famille, il travaille la terre, il est raisonnablement riche, c'est la peinture du sauveur. Pas de séduction, on passe direct au mariage ; Polanski trouve apparemment moins son compte dans l'apparition de sentiments nobles que dans le jeu d'une soumission vicieuse. Manque de bol, le sauveur répudie violemment son épouse après que celle-ci lui a avoué son agression passée. Encore de la manipulation narrative aux dépens du personnage féminin.
Passablement révulsée, j'ai regardé la suite en diagonale. Sans surprise, le calvaire gratuit, porteur d'aucun enseignement moral, ne s'arrête pas là. Presque aussi irrespectueux que l'immonde Dancer in the Dark de Lars von Trier. Il relèverait de la mauvaise foi de ne pas reconnaître le travail exceptionnel mené pour la photographie, quoique son bucolisme forcé soit peu à mon goût... mais c'est d'un tout autre repentir dont le film aurait besoin.
D'habitude, je parle avec réserve de Roman Polanski. Il reste impliqué dans (au moins) une affaire criminelle et immonde dans les années 70. Mais le feuilleton judiciaire qui a suivi, surmédiatisé et interminable, un différent jeu de pouvoir, bien qu'il ne m'écœure pas autant, me laisse dubitative. Par ailleurs, depuis Repulsion jusqu'à La Vénus à la fourrure, Polanski et ses actrices ont régulièrement composé des personnages féminins plus riches et inspirants que les standards cinématographiques, encore largement à la traîne aujourd'hui.
Cette défense s'effondre avec fracas devant Tess. Le malaise est prégnant tout le long de la première heure, au cours de laquelle Nastassia Kinski (dont on sait désormais qu'elle a été victime d'attouchements de la part de son père Klaus Kinski) interprète une jeune ingénue qui tombe dans les griffes d'un prédateur sexuel, jusqu'au viol —une étape narrative éhontément reproduite par d'innombrables hommes cinéastes, qui capitalise sur les souffrances d'une femme sous couvert de construction psychologique. La duplicité personnelle de Polanski est dégoûtante.
Par la suite, Tess s'amourache d'un garçon de bonne famille, il travaille la terre, il est raisonnablement riche, c'est la peinture du sauveur. Pas de séduction, on passe direct au mariage ; Polanski trouve apparemment moins son compte dans l'apparition de sentiments nobles que dans le jeu d'une soumission vicieuse. Manque de bol, le sauveur répudie violemment son épouse après que celle-ci lui a avoué son agression passée. Encore de la manipulation narrative aux dépens du personnage féminin.
Passablement révulsée, j'ai regardé la suite en diagonale. Sans surprise, le calvaire gratuit, porteur d'aucun enseignement moral, ne s'arrête pas là. Presque aussi irrespectueux que l'immonde Dancer in the Dark de Lars von Trier. Il relèverait de la mauvaise foi de ne pas reconnaître le travail exceptionnel mené pour la photographie, quoique son bucolisme forcé soit peu à mon goût... mais c'est d'un tout autre repentir dont le film aurait besoin.