Il m'aura fallu cinq ans et mille reconsidérations du cinéma pour que, après avoir trouvé "Les Contes de la lune vague après la pluie" chiants comme la pluie qui les a précédés, j'ose me lancer un deuxième Mizoguchi. Il m'aura fallu dix minutes de plus pour comprendre que ce serait probablement le dernier.
Dans La Rue de la honte, Mizoguchi est obsédé par la question du réalisme ; les dialogues et les décors en particulier sont aussi humbles qu'authentiques. Et j'imagine que le scénario fait très bien le tour de son sujet, qu'il s'agit d'une étude ethnologique tout à fait valable. Mais le quotidien de prostituées japonaises dans les années 50 ne me préoccupe pas au point de souhaiter y consacrer plus de quelques minutes, autant sur un plan historique qu'émotionnel (je préserve mon empathie pour des situations où elle servirait à autre chose qu'à me rendre maussade sur mon canapé).
En général le fait que le contexte du récit ne m'intéresse pas ne constitue pas un tel frein, mais quand il forme une préoccupation aussi écrasante de la part du réalisateur, c'est autre chose... Volontairement ou non, le dispositif cinématographique est étouffé ; la mise en scène n'a aucun éclat, aucun caractère, et Mizoguchi opte pour la transparence là où d'autres plus audacieux, plus marquants et plus pertinents (justement parce qu'ils ont travaillé les moyens propres au média cinéma) préfèrent styliser leur film de façon plus ou moins ostentatoire. Je repense typiquement à Imamura, qui sur des sujets controversés et similaires fait le choix de réfléchir aux méthodes de cinéma qui vont lui permettre d'accentuer son message tout en rendant le film plus prenant (d'un point de vue cinéphile en tout cas). Comme Mizoguchi ignore ou refuse ces possibilités, il ne reste vraiment plus rien pour m'intéresser.
Il m'aura fallu cinq ans et mille reconsidérations du cinéma pour que, après avoir trouvé "Les Contes de la lune vague après la pluie" chiants comme la pluie qui les a précédés, j'ose me lancer un deuxième Mizoguchi. Il m'aura fallu dix minutes de plus pour comprendre que ce serait probablement le dernier.
Dans La Rue de la honte, Mizoguchi est obsédé par la question du réalisme ; les dialogues et les décors en particulier sont aussi humbles qu'authentiques. Et j'imagine que le scénario fait très bien le tour de son sujet, qu'il s'agit d'une étude ethnologique tout à fait valable. Mais le quotidien de prostituées japonaises dans les années 50 ne me préoccupe pas au point de souhaiter y consacrer plus de quelques minutes, autant sur un plan historique qu'émotionnel (je préserve mon empathie pour des situations où elle servirait à autre chose qu'à me rendre maussade sur mon canapé).
En général le fait que le contexte du récit ne m'intéresse pas ne constitue pas un tel frein, mais quand il forme une préoccupation aussi écrasante de la part du réalisateur, c'est autre chose... Volontairement ou non, le dispositif cinématographique est étouffé ; la mise en scène n'a aucun éclat, aucun caractère, et Mizoguchi opte pour la transparence là où d'autres plus audacieux, plus marquants et plus pertinents (justement parce qu'ils ont travaillé les moyens propres au média cinéma) préfèrent styliser leur film de façon plus ou moins ostentatoire. Je repense typiquement à Imamura, qui sur des sujets controversés et similaires fait le choix de réfléchir aux méthodes de cinéma qui vont lui permettre d'accentuer son message tout en rendant le film plus prenant (d'un point de vue cinéphile en tout cas). Comme Mizoguchi ignore ou refuse ces possibilités, il ne reste vraiment plus rien pour m'intéresser.