Le documentaire trouve son origine dans le journal vidéo personnel de Phong, et cette implication directe d'une femme transgenre en fait sans surprise un des témoignages les plus justes sur le sujet des transitions. Alors que le cinéma de fiction privilégie encore des obstacles dramatiques violents (de la dysphorie individuelle au rejet social), Finding Phong dresse avec naturel un panorama d'enjeux bien plus vaste et nuancé.
La caméra, qui passe progressivement entre les mains des deux documentaristes, recueille les avis multiples et partagés des amies, de la famille, des collègues. La chirurgie de réattribution sexuelle, rapidement annoncée par l'intéressée, n'est qu'une des facettes de la transition sur laquelle s'expriment les proches. Les images capturent aussi la joie quasi enfantine de Phong face aux premiers changements physiques induits par le THS : découverte de son propre corps, et rétablissement inespéré d'une identité bafouée.
Par sa dimension sociologique, Finding Phong invite aussi à s'interroger sur les écarts d'appréhension des transidentités d'un pays à l'autre, comme Love and Wolbachia le faisait par l'intermédiaire du Japon. La terminologie occidentale, qui n'est plus l'apanage d'une classe d'essayistes, apparaît comme un outil d'émancipation, ne serait-ce que par sa capacité à dissocier le genre de la sexualité. En même temps, cette déconstruction tend à occulter des interactions souvent complexes chez les personnes qui s'écartent de la norme, avec un risque de ségrégation des pensées : les transidentités féminines semblent par exemple plus acceptées au Viêt Nam qu'en France, où il n'est pas exclus de penser que l'homosexualité masculine, de par sa visibilité prévalente, tend à les marginaliser.
Un seul regret, mais pas des moindres : malgré l'absence de notion de genre dans la langue vietnamienne, les sous-titres mégenraient Phong du début à la fin. Il y a encore du boulot...
Le documentaire trouve son origine dans le journal vidéo personnel de Phong, et cette implication directe d'une femme transgenre en fait sans surprise un des témoignages les plus justes sur le sujet des transitions. Alors que le cinéma de fiction privilégie encore des obstacles dramatiques violents (de la dysphorie individuelle au rejet social), Finding Phong dresse avec naturel un panorama d'enjeux bien plus vaste et nuancé.
La caméra, qui passe progressivement entre les mains des deux documentaristes, recueille les avis multiples et partagés des amies, de la famille, des collègues. La chirurgie de réattribution sexuelle, rapidement annoncée par l'intéressée, n'est qu'une des facettes de la transition sur laquelle s'expriment les proches. Les images capturent aussi la joie quasi enfantine de Phong face aux premiers changements physiques induits par le THS : découverte de son propre corps, et rétablissement inespéré d'une identité bafouée.
Par sa dimension sociologique, Finding Phong invite aussi à s'interroger sur les écarts d'appréhension des transidentités d'un pays à l'autre, comme Love and Wolbachia le faisait par l'intermédiaire du Japon. La terminologie occidentale, qui n'est plus l'apanage d'une classe d'essayistes, apparaît comme un outil d'émancipation, ne serait-ce que par sa capacité à dissocier le genre de la sexualité. En même temps, cette déconstruction tend à occulter des interactions souvent complexes chez les personnes qui s'écartent de la norme, avec un risque de ségrégation des pensées : les transidentités féminines semblent par exemple plus acceptées au Viêt Nam qu'en France, où il n'est pas exclus de penser que l'homosexualité masculine, de par sa visibilité prévalente, tend à les marginaliser.
Un seul regret, mais pas des moindres : malgré l'absence de notion de genre dans la langue vietnamienne, les sous-titres mégenraient Phong du début à la fin. Il y a encore du boulot...