Ne vous laissez pas tromper par les visuels naïfs : Baba Is You foisonne de puzzles qui rivalisent en ingéniosité avec The Witness ou Stephen's Sausage Roll.
Ici, les règles se décomposent en blocs qui peuvent être déplacés et réassemblés à l'écran. Si les trois blocs WALL, IS et STOP sont alignés, tous les murs du tableau sont des obstacles, mais il suffit par exemple de pousser le bloc IS hors de la phrase, pour que la règle n'ait plus lieu et qu'il soit désormais possible de traverser les murs.
L'idée est originale, mais n'aurait pas suffi à donner corps au jeu sans l'intelligence et la malice qu'Arvi Teikari a déployé pour la conception des puzzles. Chaque épreuve ou presque a été développée autour d'une interaction inédite, et souvent inattendue, entre les différentes règles, de sorte que la résolution n'exige pas seulement de puiser dans la connaissance acquise du jeu, mais aussi (et surtout) d'identifier et de dépasser des limites tenues pour être évidentes. Et je trouve ça, cognitivement, très satisfaisant.
Ma réserve principale porte sur ce que je qualifierais d'une certaine... aridité ? Dans ses niveaux avancés, Baba Is You s'amuse avec des règles réflexives (au sens informatique du terme), mais ne fait paradoxalement jamais preuve d'introspection. Les puzzles s'enchaînent sur fond d'animations guillerettes, incidentes ; le déclic que j'ai décrit n'est pas seulement un outil de résolution, c'est en fait toute la finalité du jeu. Il s'agit, en somme, d'un exercice de musculation cérébrale, qui élude ma soif de transcendance. Mais peut-être y a-t-il un mérite à avoir ignoré cette voie ?
Ne vous laissez pas tromper par les visuels naïfs : Baba Is You foisonne de puzzles qui rivalisent en ingéniosité avec The Witness ou Stephen's Sausage Roll.
Ici, les règles se décomposent en blocs qui peuvent être déplacés et réassemblés à l'écran. Si les trois blocs WALL, IS et STOP sont alignés, tous les murs du tableau sont des obstacles, mais il suffit par exemple de pousser le bloc IS hors de la phrase, pour que la règle n'ait plus lieu et qu'il soit désormais possible de traverser les murs.
L'idée est originale, mais n'aurait pas suffi à donner corps au jeu sans l'intelligence et la malice qu'Arvi Teikari a déployé pour la conception des puzzles. Chaque épreuve ou presque a été développée autour d'une interaction inédite, et souvent inattendue, entre les différentes règles, de sorte que la résolution n'exige pas seulement de puiser dans la connaissance acquise du jeu, mais aussi (et surtout) d'identifier et de dépasser des limites tenues pour être évidentes. Et je trouve ça, cognitivement, très satisfaisant.
Ma réserve principale porte sur ce que je qualifierais d'une certaine... aridité ? Dans ses niveaux avancés, Baba Is You s'amuse avec des règles réflexives (au sens informatique du terme), mais ne fait paradoxalement jamais preuve d'introspection. Les puzzles s'enchaînent sur fond d'animations guillerettes, incidentes ; le déclic que j'ai décrit n'est pas seulement un outil de résolution, c'est en fait toute la finalité du jeu. Il s'agit, en somme, d'un exercice de musculation cérébrale, qui élude ma soif de transcendance. Mais peut-être y a-t-il un mérite à avoir ignoré cette voie ?