Construit sur un angle du jardin des Tuileries en 1861, ce bâtiment rectangulaire inattendu abritait à son origine des courts de jeu de paume, et n'a rien à voir avec la salle versaillaise où a été prononcé le fameux serment de 1789 (je le dis parce que je le pensais à la base, maintenant si vous le saviez déjà tant mieux pour vous hein). La reconversion en musée démarre une cinquantaine d'années plus tard, et les grandes arches ont été vitrées une fois qu'on s'est aperçu que la pluie qui vient tremper les tableaux impressionnistes, même si on voit pas tout de suite la différence, c'est quand même pas fou.
Les expositions prennent des teintes encore plus progressistes depuis le début des années 90, avec une emphase particulière dans le domaine de la photographie contemporaine. La salle de projection était réduite quoique garnie de suffisamment de sièges pour abriter le petit nombre d'énergumènes venus assister aux 5h30 et des poussières de From What Is Before. Deux euros la séance plus le café, rapport qualité/prix imbattable si le cinéma se vendait au poids. La rétrospective sur Lav Diaz était d'autant plus appropriée aux lieux que j'ai pu découvrir que le bonhomme était plus photographe que metteur en scène de cinéma. Le fait que j'aie tenu l'intégralité de la projection sans ressentir le besoin de me dégourdir les guiboles est un témoignage de la qualité des fauteuils. Je n'ai pas forcément rafollé du film, mais je suis quand même content qu'il existe des lieux pour diffuser des oeuvres aussi ouvertement anti-commerciales.