L'esthétique rétro de ce (plus ou moins) documentaire de Guy Maddin rappelle immanquablement The Forbidden Room, mais sans le côté ludique apporté par Evan "LSD" Johnson. En fait, le jugement pourrait porter sur tout le film, pas seulement sur son rendu visuel. Maddin mélange les faits historiques, les mythes, la fiction, les souvenirs, l'aventure, dans un bordel joyeux sur le papier, mais périodiquement lassant une fois à l'écran. Cette propension à briser les barrières entre les modes de récit ("mode" plutôt que "genre") évoque les libertés revendiquées par Herzog, mais il est ici beaucoup plus difficile de comprendre où le film veut en venir, si tant est qu'il veuille effectivement accomplir quoi que ce soit de plus que briser les frontières des conventions.
My Winnipeg oscille ainsi entre l'exorcisme intime et la lecture d'un roman historique, sans jamais s'arrêter, sans jamais s'expliquer ; son meilleur liant reste sans doute la voix off de Maddin lui-même, une unité de personne bienvenue, mais le texte interprété n'est pas moins sémantiquement évasif que le montage. Même avec de la bonne volonté, il reste difficile de ne pas glisser sur certaines scènes. Bien que la qualité du long-métrage ne soit pas inégale, rester accroché à cette poésie spontanée et ces connexions vagabondes ne se fait pas sans efforts. Du coup je comprends mieux ceux qui n'ont pas pu avaler The Forbidden Room (même si l'écriture y est beaucoup plus drôle).
L'esthétique rétro de ce (plus ou moins) documentaire de Guy Maddin rappelle immanquablement The Forbidden Room, mais sans le côté ludique apporté par Evan "LSD" Johnson. En fait, le jugement pourrait porter sur tout le film, pas seulement sur son rendu visuel. Maddin mélange les faits historiques, les mythes, la fiction, les souvenirs, l'aventure, dans un bordel joyeux sur le papier, mais périodiquement lassant une fois à l'écran. Cette propension à briser les barrières entre les modes de récit ("mode" plutôt que "genre") évoque les libertés revendiquées par Herzog, mais il est ici beaucoup plus difficile de comprendre où le film veut en venir, si tant est qu'il veuille effectivement accomplir quoi que ce soit de plus que briser les frontières des conventions.
My Winnipeg oscille ainsi entre l'exorcisme intime et la lecture d'un roman historique, sans jamais s'arrêter, sans jamais s'expliquer ; son meilleur liant reste sans doute la voix off de Maddin lui-même, une unité de personne bienvenue, mais le texte interprété n'est pas moins sémantiquement évasif que le montage. Même avec de la bonne volonté, il reste difficile de ne pas glisser sur certaines scènes. Bien que la qualité du long-métrage ne soit pas inégale, rester accroché à cette poésie spontanée et ces connexions vagabondes ne se fait pas sans efforts. Du coup je comprends mieux ceux qui n'ont pas pu avaler The Forbidden Room (même si l'écriture y est beaucoup plus drôle).