Difficile de ralentir son cerveau au rythme de la réalité après ce délire déjanté de Sion Sono. Si un des personnages se retrouve avec de la cocaïne barbouillée sur le visage, qui plus est le réalisateur du film dans le film, ça n'a rien d'un hasard : c'est comme ça qu'on imagine Sono sur le tournage, et c'est aussi l'effet recherché sur le spectateur. Aucun sens profond, mais l'adrénaline, l'euphorie, la joie de pouvoir faire n'importe quoi et le plaisir de partager tous ces excès avec les âmes conniventes. De toute façon tous les personnages sont complices, pas seulement le (second, principal, faux) réalisateur investi d'un enthousiasme surjoué à mort même dans les standards japonais, depuis les gamins survoltés de l'ouverture jusqu'au yakuza qui prend des poses devant la caméra.
Mais l'énergie se propage encore bien au-delà des interprétations, avec pour première manifestation un montage gonflé à bloc et une pléthore d'effets cinématograpiques, qui concurrencent tous deux Les Portes du Soleil de Jean-Marc Minéo. Je sais Minéo probablement incapable de l'éclectisme démontré par Sono au fil des années, mais son inventivité, son enthousiasme, son extrémisme, sont sérieusement les meilleurs éléments de comparaison qui me viennent en tête pour le film dont il est question ici. Le jumpsuit jaune criard et les gerbes de sang n'y changeront rien, je repense bien plus à Minéo qu'à Tarantino.
Ce qui me plaît beaucoup aussi, c'est que Sono assume son refus de la moindre morgue sérieuse, revendique la gaminerie dont le taxeront ses diffamateurs. Contrairement par exemple au récent High-Rise, tenu en échec par ses frêles tentatives de propos social et définitivement enterré par une déclamation libéral-économique vaniteuse, Sono parvient à surprendre à chaque minute tout en tenant le cap de son intrigue et en parvenant improbablement à induire de brefs moments de sincère émotion envers ces personnages barjots. D'habitude les auteurs se plantent en perdant leur message derrière un trop-plein d'effets ; ici, la forme n'est pas concurrencée par le fond, et se retrouve en fait à occuper les deux sièges. Il n'y a pas d'équilibre, mais c'est excellent.
Difficile de ralentir son cerveau au rythme de la réalité après ce délire déjanté de Sion Sono. Si un des personnages se retrouve avec de la cocaïne barbouillée sur le visage, qui plus est le réalisateur du film dans le film, ça n'a rien d'un hasard : c'est comme ça qu'on imagine Sono sur le tournage, et c'est aussi l'effet recherché sur le spectateur. Aucun sens profond, mais l'adrénaline, l'euphorie, la joie de pouvoir faire n'importe quoi et le plaisir de partager tous ces excès avec les âmes conniventes. De toute façon tous les personnages sont complices, pas seulement le (second, principal, faux) réalisateur investi d'un enthousiasme surjoué à mort même dans les standards japonais, depuis les gamins survoltés de l'ouverture jusqu'au yakuza qui prend des poses devant la caméra.
Mais l'énergie se propage encore bien au-delà des interprétations, avec pour première manifestation un montage gonflé à bloc et une pléthore d'effets cinématograpiques, qui concurrencent tous deux Les Portes du Soleil de Jean-Marc Minéo. Je sais Minéo probablement incapable de l'éclectisme démontré par Sono au fil des années, mais son inventivité, son enthousiasme, son extrémisme, sont sérieusement les meilleurs éléments de comparaison qui me viennent en tête pour le film dont il est question ici. Le jumpsuit jaune criard et les gerbes de sang n'y changeront rien, je repense bien plus à Minéo qu'à Tarantino.
Ce qui me plaît beaucoup aussi, c'est que Sono assume son refus de la moindre morgue sérieuse, revendique la gaminerie dont le taxeront ses diffamateurs. Contrairement par exemple au récent High-Rise, tenu en échec par ses frêles tentatives de propos social et définitivement enterré par une déclamation libéral-économique vaniteuse, Sono parvient à surprendre à chaque minute tout en tenant le cap de son intrigue et en parvenant improbablement à induire de brefs moments de sincère émotion envers ces personnages barjots. D'habitude les auteurs se plantent en perdant leur message derrière un trop-plein d'effets ; ici, la forme n'est pas concurrencée par le fond, et se retrouve en fait à occuper les deux sièges. Il n'y a pas d'équilibre, mais c'est excellent.