Vers la fin du docu, Agnès Varda explicite les motivations de cette campagne de collages photographiques temporaires : un petit projet fantasque et gratuit, destiné à connecter les gens, à sauver des images qu'elle oubliera bientôt, et à "inviter notre imagination chez vous". Pari réussi, même si le résultat est moins goûtu que Les Plages d'Agnès.
Le scénario a cherché plus que d'habitude à faire parler les participants anonymes, plutôt qu'à les écraser d'une voix off. L'intention est bonne, mais le rendu est souvent trop écrit, trop artificiel, et quelques passages frisent le reportage du JT de 13h... Et puis, le fait de jongler entre témoignages poétiques (l'artiste marginal), sociaux (les femmes de dockers), familiaux (la grand-mère enlevée par son prétendant), ou encore historiques (la résistante du quartier coron), ne fait qu'intensifier cette impression de laisser-aller qui m'ennuie plutôt.
Pourquoi la spontanéité et la naturel d'Agnès Varda ne parviennent-ils pas à prévaloir sur ce sentiment d'oisiveté ? J'ai quand même sacrément envie de pointer du doigt JR, malgré une complicité évidente entre les deux oiseaux. Adepte de photocopie creuse et de techniques automatiques, jouant sur l'appropriation de l'image par un grand public à la culture anémique, JR n'a cependant ni l'ironie ni le recul des maîtres du pop art Warhol et Banksy. Il camoufle timidement sa vacuité derrière une paire de lunettes sombres, et trimballe ses sourires assurés et ses blagues médiocres comme un colporteur d'aspirateurs. Un sacré faquin, pour reprendre le beau mot de JLG adressé à Tarantino...
JLG qui, d'ailleurs, encore plus fantomatique et légendaire qu'Agnès, met en relief les élements les plus forts du film de façon inattendue. Une vieillesse à deux temps, partagée entre l'euphorie des générations émergentes et créatives, et puis la peine même plus mesurable du deuil, de tous ces amis auxquels on a survécu, l'impression insurmontable de mieux vivre avec les spectres qu'avec les nouveaux venus, usurpateurs interchangeables dont la faute première est de ne pouvoir qu'imaginer notre intensité révolue...
Vers la fin du docu, Agnès Varda explicite les motivations de cette campagne de collages photographiques temporaires : un petit projet fantasque et gratuit, destiné à connecter les gens, à sauver des images qu'elle oubliera bientôt, et à "inviter notre imagination chez vous". Pari réussi, même si le résultat est moins goûtu que Les Plages d'Agnès.
Le scénario a cherché plus que d'habitude à faire parler les participants anonymes, plutôt qu'à les écraser d'une voix off. L'intention est bonne, mais le rendu est souvent trop écrit, trop artificiel, et quelques passages frisent le reportage du JT de 13h... Et puis, le fait de jongler entre témoignages poétiques (l'artiste marginal), sociaux (les femmes de dockers), familiaux (la grand-mère enlevée par son prétendant), ou encore historiques (la résistante du quartier coron), ne fait qu'intensifier cette impression de laisser-aller qui m'ennuie plutôt.
Pourquoi la spontanéité et la naturel d'Agnès Varda ne parviennent-ils pas à prévaloir sur ce sentiment d'oisiveté ? J'ai quand même sacrément envie de pointer du doigt JR, malgré une complicité évidente entre les deux oiseaux. Adepte de photocopie creuse et de techniques automatiques, jouant sur l'appropriation de l'image par un grand public à la culture anémique, JR n'a cependant ni l'ironie ni le recul des maîtres du pop art Warhol et Banksy. Il camoufle timidement sa vacuité derrière une paire de lunettes sombres, et trimballe ses sourires assurés et ses blagues médiocres comme un colporteur d'aspirateurs. Un sacré faquin, pour reprendre le beau mot de JLG adressé à Tarantino...
JLG qui, d'ailleurs, encore plus fantomatique et légendaire qu'Agnès, met en relief les élements les plus forts du film de façon inattendue. Une vieillesse à deux temps, partagée entre l'euphorie des générations émergentes et créatives, et puis la peine même plus mesurable du deuil, de tous ces amis auxquels on a survécu, l'impression insurmontable de mieux vivre avec les spectres qu'avec les nouveaux venus, usurpateurs interchangeables dont la faute première est de ne pouvoir qu'imaginer notre intensité révolue...