Vicky Cristina Barcelona

un film de Woody Allen (2008)

Pouah, mais c'est aussi nul que Magic in the Moonlight. Avec un comparse j'ai bien ri de certains passages miséreux, notamment un enchaînement de fondus fleur bleue suivi d'un ralenti hideux lorsque je sais plus quelle greluche embrassait Javier Bardem, mais globalement c'était franchement pénible. La mise en scène n'a rien de remarquable, les personnages sont presque interchangeables et, comble pour un Woody Allen, les dialogues sont dénués de toute subtilité. N'en déplaise à la voix off pontifiante, Rebecca Hall et Scarlett Johansson jouent la même figure bobo insipide, les poches pleines de fric par on ne sait par quel miracle. Le vieil Allen trouve marrant d'expliciter avec des mots presque savants la situation scène après scène, mais le résultat ressemble à de la philosophie de comptoir, qui plus est nettement plus assommante que comique. Impossible de prendre au sérieux ces errances amoureuses avec des girouettes aussi caricaturales et creuses. J'ai cru plusieurs fois à une démarche auto-parodique, du fait de la gratuité miraculeuse avec laquelle Allen fait et défait les couples (il suffit parfois d'une phrase du narrateur, amenée sans aucun contexte), mais autant le jeu des acteurs que le montage pointent vers une approche premier degré terriblement vaseuse. On pourrait s'arrêter sur l'exploitation de Barcelone en mode carte postale, avec les persos qui passent l'essentiel de leur temps à prendre des photos du top 5 TripAdvisor de la ville, mais le problème majeur, c'est que l'écriture aussi est au niveau des correspondances de vacances les plus ternes et cliché. Gênant.