Vaiana, la légende du bout du monde

Moana

un film de Don Hall, John Musker, Ron Clements (2016)

vu le 25 décembre 2016 à l'UGC Atlantis

J'ai beau sortir les grands mots pour critiquer Sombre et évoquer le talent nécessaire à Grandrieux pour ramener à la surface de mes émotions des passions primales, je suis encore capable de pleurer comme un gamin (plus qu'un gamin ?) devant le dernier Disney, haha. Je sais pas ce qui se passe dans ma tête, les chansons optimistes quoiqu'un peu niaises, les manifestations de tendresse désintéressées quoiqu'artificielles, ça me fait fondre.

C'est un peu par snobisme mais surtout par sens des priorités que j'ai tendance à ignorer les Disney depuis des années. Même côté Pixar, entre les réflexions faussement matures de Inside Out (il faut de la tristesse pour être joyeux : j'hésite entre "bullshit" et "no shit sherlock") et l'apparente insignifiance d'Arlo, je sens qu'une certaine rupture s'est opérée entre moi et les films qui acceptent, au moins en partie, à se mettre à hauteur d'enfant. Il y joue sans doute une certaine faim, l'envie d'avoir des sentiments ou des réflexions complexes avec lesquelles batailler. Et puis aussi la lassitude de voir toujours les mêmes formules recyclées.

Vaiana ne se détache pas de ce sentiment: l'histoire colle autant aux récits initiatiques campbelliens que, au hasard, Green Room aux standards du survival. En dehors de l'accomplissement technique assez épatant (du moins pour qui ne se tient que peu au courant des dernières avancées de la synthèse numérique), la nouveauté est à chercher dans les marges : l'evolution de l'archétype de princesse que le studio a mis en branle depuis maintenant plusieurs années, mais aussi l'authentique préoccupation ethnique de la direction artistique. Je me dis que le travail de Disney met à nouveau en avant des valeurs qui, je l'espère (sans trop m'en préoccuper non plus, ça ne me concerne qu'indirectement après tout), participeront en bien à l'éducation de nombreux enfants.