Le dernier rendez-vous avec Hong Sang-soo n'a pas l'éclat que laissait un peu espérer sa distinction à Locarno, mais dans l'idée de ne pas attendre un prix honorifique quand le coréen aura soixante-dix balais, "Un jour avec, un jour sans" est un candidat satisfaisant pour récompenser le succès artistique de son auteur.
Bien sûr, on est en terrain connu : le réalisateur maladroit mais malin, la fille indécise, la narration expérimentale (c'est la première fois que je pense à Resnais, mais HSS mériterait sans doute de lui être comparé plus souvent), les bars (et leurs affiches de Boy Meets Girl), les lieux touristiques, les zooms, les plan-séquences, etc. Mais en même temps, certains traits originaux s'apparentent à des extrêmes : le couple principal est saoul sur près de la moitié du film, le son marque de façon disproportionnée les actions par rapport à l'environnement, les personnages secondaires apparaissent brièvement mais pour des rôles déterminants (la déclaration d'amour inavoué qui clôt la première heure est aussi furtive que touchante). Et puis, même en ayant déjà labouré le thème des incidences et des premières impressions, il faut quand même un sacré culot pour rejouer son film depuis le début, refusant les "fourches" temporelles classiques au profit d'un hasard invisible et anti-spectaculaire pour lier et délier ces baroudeurs du quotidien.
J'ai beaucoup apprécié, aussi, l'auto-critique à laquelle se livre le réalisateur par l'intermédiaire de son couple de protagonistes : lui qui reconnaît explorer l'inconnu en partant de rien et en espérant refléter l'essence du quotidien à la fin, admettant simultanément une certaine naïveté, et elle qui assemble et superpose les couleurs de ses tableaux selon un rejeu de gestes millimétrés, jusqu'à trouver un équilibre aussi arbitraire que paisible. Les acteurs, les dialogues, les décors, tout fait mouche, parvenant à séduire sans lasser. Bref, une pierre de plus à l'édifice dressé par HSS ; une collection toujours aussi humble, mais qui me laisse plus que jamais admiratif.
Le dernier rendez-vous avec Hong Sang-soo n'a pas l'éclat que laissait un peu espérer sa distinction à Locarno, mais dans l'idée de ne pas attendre un prix honorifique quand le coréen aura soixante-dix balais, "Un jour avec, un jour sans" est un candidat satisfaisant pour récompenser le succès artistique de son auteur.
Bien sûr, on est en terrain connu : le réalisateur maladroit mais malin, la fille indécise, la narration expérimentale (c'est la première fois que je pense à Resnais, mais HSS mériterait sans doute de lui être comparé plus souvent), les bars (et leurs affiches de Boy Meets Girl), les lieux touristiques, les zooms, les plan-séquences, etc. Mais en même temps, certains traits originaux s'apparentent à des extrêmes : le couple principal est saoul sur près de la moitié du film, le son marque de façon disproportionnée les actions par rapport à l'environnement, les personnages secondaires apparaissent brièvement mais pour des rôles déterminants (la déclaration d'amour inavoué qui clôt la première heure est aussi furtive que touchante). Et puis, même en ayant déjà labouré le thème des incidences et des premières impressions, il faut quand même un sacré culot pour rejouer son film depuis le début, refusant les "fourches" temporelles classiques au profit d'un hasard invisible et anti-spectaculaire pour lier et délier ces baroudeurs du quotidien.
J'ai beaucoup apprécié, aussi, l'auto-critique à laquelle se livre le réalisateur par l'intermédiaire de son couple de protagonistes : lui qui reconnaît explorer l'inconnu en partant de rien et en espérant refléter l'essence du quotidien à la fin, admettant simultanément une certaine naïveté, et elle qui assemble et superpose les couleurs de ses tableaux selon un rejeu de gestes millimétrés, jusqu'à trouver un équilibre aussi arbitraire que paisible. Les acteurs, les dialogues, les décors, tout fait mouche, parvenant à séduire sans lasser. Bref, une pierre de plus à l'édifice dressé par HSS ; une collection toujours aussi humble, mais qui me laisse plus que jamais admiratif.