La présence visuelle de la couleur éponyme est immédiatement plus frappante que pour les deux précédents volets de la trilogie des Couleurs. S'agit-il de la rendre agressive, ou bien de révéler son agressivité inhérente ? Une interrogation esthétique de plus à porter au crédit de Kiesloswski, dont la recherche ne s'arrête pas à farcir aveuglément ses films de teintes homogènes (comme trop d'amateurs s'empressent de s'écrier, rendus orgueilleux par le simple fait d'avoir suivi une séance les yeux ouverts).
En se tirant un peu les cheveux, je m'amuserai même à remarquer que la question de causalité est un des enjeux d'écriture de Valentine. Face à elle, le juge interprété par Trintignant (d'une présence grandiose) forme-t-il une influence dangereuse, ou ne fait-il que révéler un voyeurisme et une rudesse étouffées mais déjà présentes ?
Le rouge du juge est imperturbable et ne se soucie guère de ce que ses voisins pensent. Cette pugnacité se traduit d'ailleurs par des mouvements de caméra dont la vivacité tranche avec la grammaire du chef op' jusqu'ici. Le scénario jongle entre désagréments mineurs et majeurs, gaffes insignifiantes et morts dramatiques. Le rouge inquisiteur provoque, anime, pousse les individus dans leurs retranchements, et ainsi les fait grandir. Même le juge, intouchable aux premiers abords, décide de se rendre vulnérable, saisit l'occasion amenée en Valentine pour provoquer une renaissance floue mais trop longtemps attendue.
Je reconnais sans mal n'avoir pas pensé à lire ces Couleurs à travers la devise Liberté, égalité, fraternité. La trilogie s'y prête sans doute, et le dynamisme du binôme de Rouge encore plus. S'il est besoin de le répéter : avec des connaissances et de la sensibilité, il y a mille vérités à extraire des films les plus riches. Certaines ne valent pas d'être répétées, et il serait aussi vain qu'impossible de les dire toutes. J'ai préféré trouver des portraits psychologiques plutôt que des contes moraux. À ma décharge, Trintignant joue sans doute le plus proche miroir de Kieslowski : juger a-t-il le moindre sens, et le moindre attrait, pour celui qui a conscience des infinités à observer ?
Divergences
La présence visuelle de la couleur éponyme est immédiatement plus frappante que pour les deux précédents volets de la trilogie des Couleurs. S'agit-il de la rendre agressive, ou bien de révéler son agressivité inhérente ? Une interrogation esthétique de plus à porter au crédit de Kiesloswski, dont la recherche ne s'arrête pas à farcir aveuglément ses films de teintes homogènes (comme trop d'amateurs s'empressent de s'écrier, rendus orgueilleux par le simple fait d'avoir suivi une séance les yeux ouverts).
En se tirant un peu les cheveux, je m'amuserai même à remarquer que la question de causalité est un des enjeux d'écriture de Valentine. Face à elle, le juge interprété par Trintignant (d'une présence grandiose) forme-t-il une influence dangereuse, ou ne fait-il que révéler un voyeurisme et une rudesse étouffées mais déjà présentes ?
Le rouge du juge est imperturbable et ne se soucie guère de ce que ses voisins pensent. Cette pugnacité se traduit d'ailleurs par des mouvements de caméra dont la vivacité tranche avec la grammaire du chef op' jusqu'ici. Le scénario jongle entre désagréments mineurs et majeurs, gaffes insignifiantes et morts dramatiques. Le rouge inquisiteur provoque, anime, pousse les individus dans leurs retranchements, et ainsi les fait grandir. Même le juge, intouchable aux premiers abords, décide de se rendre vulnérable, saisit l'occasion amenée en Valentine pour provoquer une renaissance floue mais trop longtemps attendue.
Je reconnais sans mal n'avoir pas pensé à lire ces Couleurs à travers la devise Liberté, égalité, fraternité. La trilogie s'y prête sans doute, et le dynamisme du binôme de Rouge encore plus. S'il est besoin de le répéter : avec des connaissances et de la sensibilité, il y a mille vérités à extraire des films les plus riches. Certaines ne valent pas d'être répétées, et il serait aussi vain qu'impossible de les dire toutes. J'ai préféré trouver des portraits psychologiques plutôt que des contes moraux. À ma décharge, Trintignant joue sans doute le plus proche miroir de Kieslowski : juger a-t-il le moindre sens, et le moindre attrait, pour celui qui a conscience des infinités à observer ?