Toto et ses sœurs

Toto si surorile lui

un film de Alexander Nanau (2014)

vu le 18 janvier 2016 au Reflet Médicis

Un témoignage intime et sans concession sur la désintégration d'une famille roumaine, perdue dans une banlieue déshéritée de Bucarest. Papa est au diable vauvert, maman est en prison, la grande sœur se shoote à l'héro, la petite se réfugie chez ses copines, et Totonel, du haut de ses dix ans, tente d'éviter son propre naufrage. Le contexte est violemment morbide, mais le docu fait la part belle aux éclairs d'espoir de Toto qui, malgré une conscience certaine de la précarité de sa situation, n'en reste pas moins un enfant invinciblement candide et joueur. Plus qu'en l'héritage rom de leurs protagonistes respectifs, c'est en ça que Toto et ses sœurs se rapproche beaucoup de Spartacus & Cassandra (sorti l'an passé) : un désenchantement face à la structure familiale, une foi prudente en les institutions, et l'incroyable résilience des plus jeunes vis-à-vis des drames qui font rage autour d'eux. Jusqu'à quand, cela dit ? L'ouverture n'est pas franchement optimiste, mais à l'image de tout ce qui a précédé, sa franchise est aussi éprouvante que remarquable.