Je pensais que ce serait un énième puzzle game indé, mais j'avais tort. C'est une oeuvre de SF aussi respectable qu'un bouquin de Philip K. Dick ou Asimov, qui en partage d'ailleurs plusieurs thèmes (à défaut de les inventer). Le jeu s'articule autour du Swapper, un outil qui permet de se cloner instantanément et de transférer son identité dans le clone de son choix.
Le procédé est déjà bien connu (sans trop y réfléchir, je pense d'emblée aux très sympathiques Misadventures of P.B. Winterbottom), mais The Swapper réussit admirablement bien à l'intégrer dans son histoire. Les premiers messages cryptiques font froncer les sourcils, mais on finit par comprendre et accueillir les considérations métaphysiques. C'est d'ailleurs un des rares jeux qui utilise le terme à bon escient : il discute cash du caractère indivisible de la conscience, des limites de la pensée dues à la finitude du langage, tâte de la possibilité de résumer l'esprit aux flux neuronaux... Bref, The Swapper brasse sans faire semblant des notions pas simples, au sein d'une aventure pas du tout étouffée.
Et quand je parle d'aventure, c'est qu'il y a aussi de quoi s'émerveiller doucement sur les décors spatiaux et la musique rêveuse, un peu angoissée. On voyage. Alors même si les mécaniques manquent en partie de justification (on ne peut pas créer de clone dans une lumière bleue, on ne peut pas swapper dans une lumière rouge... ok) et que la carte est trop offerte pour ne pas être un peu contre-productive, la direction artistique et l'assurance des textes suffisent déjà à constituer un excellent travail d'ambiance.
Je pensais que ce serait un énième puzzle game indé, mais j'avais tort. C'est une oeuvre de SF aussi respectable qu'un bouquin de Philip K. Dick ou Asimov, qui en partage d'ailleurs plusieurs thèmes (à défaut de les inventer). Le jeu s'articule autour du Swapper, un outil qui permet de se cloner instantanément et de transférer son identité dans le clone de son choix.
Le procédé est déjà bien connu (sans trop y réfléchir, je pense d'emblée aux très sympathiques Misadventures of P.B. Winterbottom), mais The Swapper réussit admirablement bien à l'intégrer dans son histoire. Les premiers messages cryptiques font froncer les sourcils, mais on finit par comprendre et accueillir les considérations métaphysiques. C'est d'ailleurs un des rares jeux qui utilise le terme à bon escient : il discute cash du caractère indivisible de la conscience, des limites de la pensée dues à la finitude du langage, tâte de la possibilité de résumer l'esprit aux flux neuronaux... Bref, The Swapper brasse sans faire semblant des notions pas simples, au sein d'une aventure pas du tout étouffée.
Et quand je parle d'aventure, c'est qu'il y a aussi de quoi s'émerveiller doucement sur les décors spatiaux et la musique rêveuse, un peu angoissée. On voyage. Alors même si les mécaniques manquent en partie de justification (on ne peut pas créer de clone dans une lumière bleue, on ne peut pas swapper dans une lumière rouge... ok) et que la carte est trop offerte pour ne pas être un peu contre-productive, la direction artistique et l'assurance des textes suffisent déjà à constituer un excellent travail d'ambiance.