The Saddest Music in the World

un film de Guy Maddin (2003)

Le long-métrage de Guy Maddin commence, noir et blanc grumeleux, montage saccadé, simulation de vieille pellicule, humour absurde : enthousiaste, je crois avoir trouvé l'ancêtre de la pépite The Forbidden Room. Et la filiation se confirme, mais ce film-là est gâteux : au bout de vingt minutes, la curiosité expérimentale s'épuise, elle s'accroche tout juste à la photographie qui ne parvient pas à renouveler ses propositions, pendant que le scénario s'entache d'enjeux dramatiques rebattus à base de malaise familial et de rivalité fraternelle (bah tiens : je voyais Tetro hier).

Ainsi la manipulation de l'image devient cause de plus de fatigue visuelle que de plaisir, et The Saddest Music in the World retourne dans les jupons de sa maman, du cinéma classique, péniblement narratif, non sans belles séquences encore, mais dans l'ensemble terre-à-terre, indécis, et presque impuissant. Comme pour My Winnipeg, quoique par manque encore plus flagrant de maturité, je comprends à nouveau ceux qui n'ont pas accroché à The Forbidden Room l'an passé.