The Raid 2

The Raid 2: Berandal

un film de Gareth Evans (2014)

vu le 23 juillet 2014 à l'UGC Les Halles

Aïe

Un bref comparatif entre l'excellent premier épisode et le piètre second.

Le 1 dure 1h40 et sait que sa force réside dans les scènes d'action. L'intrigue est minimale, la progression linéaire, tout est assumé et la mécanique tourne à merveille. Keep it simple, stupid.

Le 2 dure 2h30, se croit obligé et capable de développer une histoire et des personnages, et échoue. Gareth Evans essaye d'injecter des sensibilités dans des archétypes qu'aucune backstory ne pourrait rendre intéressants. Les développements sont longs, inutiles, cousus de fil blanc, parasitent l'ensemble au point qu'il contient moins d'action que le premier film.

Le caméra du 1 fait preuve d'une ambition technique au service de l'action. Les plan-séquences foisonnent, qu'il s'agisse de suivre une fusillade sur plusieurs étages ou de tournoyer autour des duels chorégraphiés.

La caméra du 2 ne parvient pas à émerveiller et s'abime trop souvent dans les effets ampoulés. Les plans rapprochés se répètent et leur intensité s'essoufle rapidement. La photographie est soit creuse, soit plagiée et toujours creuse : le restaurant est un Winding Refn du pauvre, idem pour la neige et Park Chan-wook. Le montage laisse aussi plus d'une fois sceptique. En-dehors du plan-séquence de la boue, c'était visuellement décevant.

La violence du 1 était éprouvante et belle. Éprouvante parce qu'elle touchait des braves gars envoyés au casse-pipe et que l'épuisement progressif de Rama se ressentait parfaitement. Belle parce que les acteurs et l'équipe entière étaient au service des combats et partageaient une passion.

La violence du 2 est cynique et indigne. Rama est désormais un surhomme et le reste des personnages forme une ribambelle de psychopathes. Il ne s'agit plus de vaincre l'ennemi par la technique, mais de le tuer de la façon la plus sale possible, à coups de marteaux ou de batte qui reste fixée dans un crâne. Evans veut verser encore plus de sang et rajoute un tas d'exécutions arbitraires. Je ne peux pas comprendre ceux qui se complaisent à voir Uco égorger gratuitement cinq bonhommes. Il s'agit peut-être d'une tentative de calquer Tarantino (sans une trace d'humour). J'y vois limite du torture porn. Mentalité écœurante.

Je retiens trois ou quatre bonnes séquences ; le reste me fait presque honte d'avoir autant apprécié le premier épisode.