The Raid

Serbuan maut

un film de Gareth Evans (2011)

vu le 23 juin 2012 à l'UGC Les Halles

L'art du combat sale

Un réalisateur gallois s'entoure d'artistes martiaux indonésiens et pond un film d'action qui vient remettre à jour les standards du genre. Soit. C'est une honnête baffe, comme le ciné n'en avait pas vu depuis Matrix. Certes, The Raid n'est pas aussi révolutionnaire dans son scénario, qui forme avant tout une excuse au déploiement de chorégraphies impressionnantes. Au moins ne contient-il pas d'incohérences flagrantes, comme se voit si souvent forcé d'avaler le public. Démonstration fulgurante de combats bâtards à base d'armes à feu, de bâtons... et forcément, de corps qui s'agitent dans tous les sens sans qu'on comprenne trop la possibilité d'autant de vitesse et d'harmonie.

Et pourtant. Un acteur principal tiré d'une compagnie téléphonique, un autre recruté via Facebook... A ses origines passablement absurdes, le film répond par la recherche d'une perfection ambitieuse —et sa rencontre. Plutôt qu'une banale succession désarticulée de scènes haletantes, Gareth Evans compose un exercice stylistique talentueux et dévastateur. Le montage irréprochable se double d'une variation inspirée des contraintes de combat, d'une caméra virevoltante aux mouvements tendant vers l'impossible, d'une gestion de la tension ludique au point de paraître provocatrice... Une preuve irréfutable que tout miser sur l'action, ça n'est pas forcément demander au cinéphile de débrancher son cerveau.