Un remâchage du registre détective, au nom d'un post-modernisme plutôt stérile.
La première nouvelle, City of Glass, reste intéressante pour sa mise en exergue de l'influence, chapitre après chapitre, du style de l'auteur sur les impressions du lecteur (autrement dit, le poids du langage dans notre perception du monde). Auster parvient à développer ces thèmes autour d'un mystère directement concerné par eux ; l'auteur et son personnage, sa création, se confondent joyeusement.
Mais Ghosts tourne plus à vide. Plutôt que de broder sur l'essentielle impuissance de l'auteur face à une réalité plus riche que ce qu'il pourra jamais concevoir, Auster aurait mieux fait de s'abstenir d'écrire tout court. Au paradoxe, qui prouve uniquement que l'auteur ne se sent pas exister à moins de créer (même à vide), je préfère la retenue et le silence.
Les motivations de The Locked Room, enfin, m'échappent plus largement. La narration redouble ses accents policiers jusqu'à l'indigestion, comme si le style pouvait effacer l'absence de tout message. En plus, après plusieurs pointes de mauvais goût au cours des deux nouvelles précédentes, l'écriture atteint un sexisme insupportable. Écœurée, j'ai parcouru les dernières pages en diagonale.
Un remâchage du registre détective, au nom d'un post-modernisme plutôt stérile.
La première nouvelle, City of Glass, reste intéressante pour sa mise en exergue de l'influence, chapitre après chapitre, du style de l'auteur sur les impressions du lecteur (autrement dit, le poids du langage dans notre perception du monde). Auster parvient à développer ces thèmes autour d'un mystère directement concerné par eux ; l'auteur et son personnage, sa création, se confondent joyeusement.
Mais Ghosts tourne plus à vide. Plutôt que de broder sur l'essentielle impuissance de l'auteur face à une réalité plus riche que ce qu'il pourra jamais concevoir, Auster aurait mieux fait de s'abstenir d'écrire tout court. Au paradoxe, qui prouve uniquement que l'auteur ne se sent pas exister à moins de créer (même à vide), je préfère la retenue et le silence.
Les motivations de The Locked Room, enfin, m'échappent plus largement. La narration redouble ses accents policiers jusqu'à l'indigestion, comme si le style pouvait effacer l'absence de tout message. En plus, après plusieurs pointes de mauvais goût au cours des deux nouvelles précédentes, l'écriture atteint un sexisme insupportable. Écœurée, j'ai parcouru les dernières pages en diagonale.