Quelqu'un a-t-il prévenu James Gray de l'existence d'un petit réalisateur allemand du nom de Werner Herzog ? Derrière ses apparats romantiques, The Lost City of Z ressemble fort à une version délavée du mythe du "conquérant de l'inutile", dont Fitzcarraldo et Aguirre restent les manifestations les plus éclatantes. Je peine à comprendre le besoin de reprendre cette légende pour n'effectuer qu'une relecture superficielle, sans élément nouveau ni radical, et a fortiori d'épiloguer en tant que critique sur le personnage de Fawcett, dont les tiraillements intérieurs, si délicatement peints soient-ils, ont déjà amplement été parcourus.
À défaut d'être enrichissante, la séance n'en était pas moins agréable, grâce à l'excellence technique et la vision déterminée qui encadrent le projet. C'est agréable d'être entre les mains d'un metteur en scène dont l'ambition et le savoir-faire se répondent tout à fait. Quitter New York a permis à James Gray d'atteindre le sommet (pour l'instant) de son expression artistique. Parfaitement à l'aise avec la grammaire d'un cinéma classique (qui ressemble plus à un savant assemblage de codes qu'à un repompage pur et dur ; la démarche est donc déjà active et admirable), il n'hésite pas à subvertir ce langage pour faire vibrer son aventure, qu'il s'agisse d'incursions délicatement sentimentales ou bien à la lisière du fantastique. J'espère qu'il manifestera un jour cette confiance grandiose sur un plan narratif.
Quelqu'un a-t-il prévenu James Gray de l'existence d'un petit réalisateur allemand du nom de Werner Herzog ? Derrière ses apparats romantiques, The Lost City of Z ressemble fort à une version délavée du mythe du "conquérant de l'inutile", dont Fitzcarraldo et Aguirre restent les manifestations les plus éclatantes. Je peine à comprendre le besoin de reprendre cette légende pour n'effectuer qu'une relecture superficielle, sans élément nouveau ni radical, et a fortiori d'épiloguer en tant que critique sur le personnage de Fawcett, dont les tiraillements intérieurs, si délicatement peints soient-ils, ont déjà amplement été parcourus.
À défaut d'être enrichissante, la séance n'en était pas moins agréable, grâce à l'excellence technique et la vision déterminée qui encadrent le projet. C'est agréable d'être entre les mains d'un metteur en scène dont l'ambition et le savoir-faire se répondent tout à fait. Quitter New York a permis à James Gray d'atteindre le sommet (pour l'instant) de son expression artistique. Parfaitement à l'aise avec la grammaire d'un cinéma classique (qui ressemble plus à un savant assemblage de codes qu'à un repompage pur et dur ; la démarche est donc déjà active et admirable), il n'hésite pas à subvertir ce langage pour faire vibrer son aventure, qu'il s'agisse d'incursions délicatement sentimentales ou bien à la lisière du fantastique. J'espère qu'il manifestera un jour cette confiance grandiose sur un plan narratif.