The Killer

Dip huet seung hung

un film de John Woo (1989)

Ne faites pas la même erreur que moi : ne lancez pas ce film sans avoir atteint un état d'ébriété acceptable. Derrière ce prétendu classique du cinéma d'action se cache un des scripts les plus stupides et mièvres jamais écrits, boursouflé par les effets de mise en scène de John Woo que même les 80s n'excusent pas. Genre même Friedkin et Carpenter rougiraient de cette collection échevelée de surimpressions, contrastes, ralentis, etc.

The Killer n'est pas vide, il y a dix mille choses à en dire, mais aucune réflexion qui aboutisse à son avantage. En premier lieu la filiation avec Tarantino : stylisation à mort, fights sanglants et vague mélancolie, c'est Kill Bill quinze ans avant. Mais neuneu à un point impossible à ignorer. D'habitude je ne m'offusque de la bêtise que des films qui veulent se la jouer intelligent, ce qui n'est pas le cas ici, mais c'est juste pas possible d'enchaîner autant de n'importe quoi.

J'ai pas l'énergie de décomposer ça point par point, je me contenterai juste de dire que la musique a l'air tout droit sortie des Feux de l'amour ou de Dynastie, c'est suffisamment remarquable. The Killer est une vraie proposition, mais de mon avis, une qui a fait plus de mal que de bien à l'industrie. Je m'attendais un peu à un truc sombre coréen, il y a un rapport mais c'est pas franchement à l'honneur de ce genre-là. Je voulais un truc pas prise de tête, j'ai été servi littéralement trop au-delà de mes espérances. C'est un manifeste de cinéma auquel je suis fermement opposé.