Comme à son habitude, Sacha Baron Cohen avait construit un joli buzz pour la promotion de son dernier film. Après Ali G, Borat et Brüno, le voilà qui fait irruption aux Oscars et à Cannes, sans cesser d'incarner ce général Aladeen. On aurait pu penser l' « acteur » (s'il existe encore, derrière tous ses personnages) à cours d'inspiration, mais sa galerie semble a posteriori inépuisable, la satire sociale qu'il conçoit ne trouvera jamais fin. Adopter le rôle d'un dictateur excentrique n'apparaît pas moins judicieux que la démarche de Chaplin pour The Great Dictator, à défaut d'être très inventif. Le tournage avait débuté une semaine avant le début de la Seconde Guerre mondiale, quand les équipes de Larry Charles ont, elles, sorti leurs caméras aux débuts du Printemps Arabe. Pour le reste... L'objet des critiques n'est pas tout à fait le même. Et Sacha Baron Cohen n'est plus aussi percutant qu'à ses débuts.
Il serait injuste de dire que l'anglais ne cherche pas à se renouveler. Sa métamorphose arabe prête autant à rire que son jeu de kazakh ou d'autrichien absurdes. Une présence impressionnante à l'écran, que peu d'acteurs sauraient assumer sans fatiguer le public. Changement majeur par rapport à Borat et Brüno, The Dictator n'adopte pas la forme du vrai-faux documentaire. La mise en scène est plus sagement préparée, mais ce qui est perdu de brutalité réaliste est récupéré au niveau de scènes moins imprévisibles, mieux construites et frontalement, impitoyablement critiques. Et puis, on ne peut pas reprocher aux équipes de s'accorder un film où elles n'ont plus à craindre de finir (au mieux) tabassées pour chaque séquence. Quant à l'acerbe commentaire de fond, il vise moins une classe très réduite de despotes outranciers qu'une société occidentale ignorante de ses contradictions et imbue d'elle-même.
Après, la formule fatigue un peu. Les blagues bien grasses n'ont plus l'avantage de la surprise. Et surtout, maintenant que chacun sait que Sacha Baron Cohen peut tout détruire sur son passage... On aimerait bien le voir essayer de combler les vides qu'il laisse derrière lui.
Nouveau film, nouveau personnage ?
Comme à son habitude, Sacha Baron Cohen avait construit un joli buzz pour la promotion de son dernier film. Après Ali G, Borat et Brüno, le voilà qui fait irruption aux Oscars et à Cannes, sans cesser d'incarner ce général Aladeen. On aurait pu penser l' « acteur » (s'il existe encore, derrière tous ses personnages) à cours d'inspiration, mais sa galerie semble a posteriori inépuisable, la satire sociale qu'il conçoit ne trouvera jamais fin. Adopter le rôle d'un dictateur excentrique n'apparaît pas moins judicieux que la démarche de Chaplin pour The Great Dictator, à défaut d'être très inventif. Le tournage avait débuté une semaine avant le début de la Seconde Guerre mondiale, quand les équipes de Larry Charles ont, elles, sorti leurs caméras aux débuts du Printemps Arabe. Pour le reste... L'objet des critiques n'est pas tout à fait le même. Et Sacha Baron Cohen n'est plus aussi percutant qu'à ses débuts.
Il serait injuste de dire que l'anglais ne cherche pas à se renouveler. Sa métamorphose arabe prête autant à rire que son jeu de kazakh ou d'autrichien absurdes. Une présence impressionnante à l'écran, que peu d'acteurs sauraient assumer sans fatiguer le public. Changement majeur par rapport à Borat et Brüno, The Dictator n'adopte pas la forme du vrai-faux documentaire. La mise en scène est plus sagement préparée, mais ce qui est perdu de brutalité réaliste est récupéré au niveau de scènes moins imprévisibles, mieux construites et frontalement, impitoyablement critiques. Et puis, on ne peut pas reprocher aux équipes de s'accorder un film où elles n'ont plus à craindre de finir (au mieux) tabassées pour chaque séquence. Quant à l'acerbe commentaire de fond, il vise moins une classe très réduite de despotes outranciers qu'une société occidentale ignorante de ses contradictions et imbue d'elle-même.
Après, la formule fatigue un peu. Les blagues bien grasses n'ont plus l'avantage de la surprise. Et surtout, maintenant que chacun sait que Sacha Baron Cohen peut tout détruire sur son passage... On aimerait bien le voir essayer de combler les vides qu'il laisse derrière lui.