The Cat Lady

un jeu de Harvester Games (2012)

Un peu partagé. D'un côté c'est sans doute le meilleur travail sur la dépression et la solitude dans un jeu vidéo. En conjonction avec l'univers surréaliste et glauque (qui résonne pas mal Lynch), les dialogues engendrés par du simili-point'n'click touchent souvent juste et encouragent à se livrer. De l'autre, on dirait que les derniers chapitres ont été écrits beaucoup plus rapidement que les premiers, et l'expérience en devient du coup très frustrante : après s'être identifié à la Cat Lady, les dernières heures du jeu lassent un peu, entre choix forcés qui retournent vers des ficelles scénaristiques un peu épaisses, et résolutions d'énigmes qui peinent aussi à faire sens vis-à-vis de l'histoire. M'enfin, je garderai vraiment bon souvenir du début.

[...]

*spoilers*

J'ai eu une fin plutôt positive, vu que j'avais filé le masque à Mitzi et que je l'avais convaincue de ne pas tirer sur Eye of Adam. Et c'est effectivement l'avant-dernier chapitre qui m'a le plus gêné (même si j'ai pas grand-chose à reprocher aux 3-4 premiers). La mécanique de visiter tous les appartements est d'autant plus grossière qu'on la présume, à raison, inutile pour l'enquête. Je veux bien que ça montre que Susan reprend contrôle d'une vie pleine d'action, mais c'est un peu comme si le jeu nous forçait la main, abandonnant son projet de nous convaincre de remonter la pente en même temps qu'elle. En particulier, il y avait cet acharnement contre Brian (le voisin du dessus) qui allait beaucoup trop loin à mon goût. J'étais d'autant plus gêné qu'une des bougies que j'avais soufflées montrait en début de jeu un employé ferroviaire se suicider, et même si j'étais plus sûr de sa tête au moment où le voisin est apparu dans l'histoire, le parallèle avec son boulot était suffisant pour que je refuse de prendre part à cet espèce de harcèlement. Sauf que, pas moyen.