Je salue la caractère militant de ce précurseur de la blaxploitation, qui en a écrit les codes avant que les studios hollywoodiens se les approprient. En plus, contrairement à 12 Years a Slave, ça brosse pas les gens dans le sens du poil, ça rejette toute hypocrisie.
Mais, comparé par exemple à Do the Right Thing de Spike Lee qui cherchait à justifier la violence et la rage de la communauté noire, Melvin Van Peebles abandonne ici la contenance raisonnée du manifeste, lui préférant un pamphlet pur et dur contre l'homme blanc. Non seulement c'est épuisant, parce que le film n'existe qu'au travers de cette lutte éperdue et que tout est assujetti à la critique sociale unilatérale, mais c'est aussi insuffisant, parce que le scénario abat rapidement toutes ses cartes et laisse Sweetback gambader éperdument, sans progression, pendant l'essentiel de sa durée.
Avec ça, on a droit à des shaky cams en pagaille, des gros plans crados, des scènes illisibles tellement elles sont peu éclairées, des fondus, des freeze frames, des freeze frames en transparence, un montage au hachoir qui ne recule pas devant le découpage d'une bande-son psychédélique en fragments d'une ou deux secondes. Bref, c'est révolutionnaire, mais surtout révolutionnaire pour être révolutionnaire, parce que c'est laid quasi au point d'en devenir insupportable. Et je ne me suis pas privé de ne pas tout suivre à l'écran.
Je salue la caractère militant de ce précurseur de la blaxploitation, qui en a écrit les codes avant que les studios hollywoodiens se les approprient. En plus, contrairement à 12 Years a Slave, ça brosse pas les gens dans le sens du poil, ça rejette toute hypocrisie.
Mais, comparé par exemple à Do the Right Thing de Spike Lee qui cherchait à justifier la violence et la rage de la communauté noire, Melvin Van Peebles abandonne ici la contenance raisonnée du manifeste, lui préférant un pamphlet pur et dur contre l'homme blanc. Non seulement c'est épuisant, parce que le film n'existe qu'au travers de cette lutte éperdue et que tout est assujetti à la critique sociale unilatérale, mais c'est aussi insuffisant, parce que le scénario abat rapidement toutes ses cartes et laisse Sweetback gambader éperdument, sans progression, pendant l'essentiel de sa durée.
Avec ça, on a droit à des shaky cams en pagaille, des gros plans crados, des scènes illisibles tellement elles sont peu éclairées, des fondus, des freeze frames, des freeze frames en transparence, un montage au hachoir qui ne recule pas devant le découpage d'une bande-son psychédélique en fragments d'une ou deux secondes. Bref, c'est révolutionnaire, mais surtout révolutionnaire pour être révolutionnaire, parce que c'est laid quasi au point d'en devenir insupportable. Et je ne me suis pas privé de ne pas tout suivre à l'écran.