Bigelow à la réalisation, Cameron au scénario, ça fait une sacrée puissance d'exécution. Strange Days est un techno-thriller qui convoque à la fois le cyberpunk de Gibson, le romantisme noir de Blade Runner, et des préoccupations raciales que n'aurait pas reniées Spike Lee. Non que le film parvienne à atteindre le niveau de profondeur de ces références : certaines répliques sur-écrites font occasionnellement dérailler l'ambiance, et les émeutes, quoique reflétant durement les inégalités sociales des US, tiennent plus de la reproduction de la réalité que d'un vrai travail de fond. (Je ne dirai pas que le chose est "plus que jamais d'actualité", vu que malheureusement les bavures violentes et les tensions raciales sont durement intégrées dans l'histoire contemporaine du pays...)
Mais enfin le cocktail est tout de même efficace. La durée du film, 2h25, m'avait un peu effrayé ; c'est que le scénario prend le temps d'installer son univers et ses personnages, et attend le début de la deuxième heure pour franchement lancer l'enquête. D'ailleurs, même si celle-ci est prenante et anxiogène (plus grâce à une direction artistique de premier ordre qu'aux détours de l'intrigue), sa résolution est verbeuse et laisse assez indifférent. Il est alors très plaisant de constater que Bigelow s'était réservé le dernier quart d'heure pour revenir de plein fouet au discours d'anticipation, lui permettant de conclure avec les scènes les plus puissantes du projet.
(et si vous voulez voir une critique délirante de Torpenn qui explique encore mieux que d'habitude pourquoi j'ai du mal à respecter le bonhomme, tout est là-dedans : http://www.senscritique.com/film/Strange_Days/critique/28800967)
Bigelow à la réalisation, Cameron au scénario, ça fait une sacrée puissance d'exécution. Strange Days est un techno-thriller qui convoque à la fois le cyberpunk de Gibson, le romantisme noir de Blade Runner, et des préoccupations raciales que n'aurait pas reniées Spike Lee. Non que le film parvienne à atteindre le niveau de profondeur de ces références : certaines répliques sur-écrites font occasionnellement dérailler l'ambiance, et les émeutes, quoique reflétant durement les inégalités sociales des US, tiennent plus de la reproduction de la réalité que d'un vrai travail de fond. (Je ne dirai pas que le chose est "plus que jamais d'actualité", vu que malheureusement les bavures violentes et les tensions raciales sont durement intégrées dans l'histoire contemporaine du pays...)
Mais enfin le cocktail est tout de même efficace. La durée du film, 2h25, m'avait un peu effrayé ; c'est que le scénario prend le temps d'installer son univers et ses personnages, et attend le début de la deuxième heure pour franchement lancer l'enquête. D'ailleurs, même si celle-ci est prenante et anxiogène (plus grâce à une direction artistique de premier ordre qu'aux détours de l'intrigue), sa résolution est verbeuse et laisse assez indifférent. Il est alors très plaisant de constater que Bigelow s'était réservé le dernier quart d'heure pour revenir de plein fouet au discours d'anticipation, lui permettant de conclure avec les scènes les plus puissantes du projet.
(et si vous voulez voir une critique délirante de Torpenn qui explique encore mieux que d'habitude pourquoi j'ai du mal à respecter le bonhomme, tout est là-dedans : http://www.senscritique.com/film/Strange_Days/critique/28800967)