La psychanalyse n'a pas bonne presse chez les personnes autistes, mais la France en reste le bastion. C'est ainsi par l'intermédiaire d'une journaliste française que je découvre par hasard, mais de façon bienvenue, l'approche analytique du problème.
Jacqueline Berger, mère de deux jumelles ayant présenté des troubles du développement, défend l'idée d'une dépression précoce qui, comme un cercle vicieux, isole de plus en plus l'enfant terrifié par la souffrance que contient, en potentiel au moins, le monde extérieur. Pour elle, l'argument erroné et nocif des « mères frigides », contre lequel se sont élevés les cognitivistes, doit être réinterprété en tant qu'un des multiples dysfonctionnements relationnels qui, dans leur construction de l'individu, précipitent les syndromes autistiques.
Jusque là tout va bien. Et je suis aussi emballée par la dénonciation d'une politique publique et d'une pensée scientifique qui tendent à corriger (étouffer ?) les symptômes sans chercher à déployer les moyens pour rechercher et traiter les racines psychologiques du mal-être. Face à l'échec de l'identification des causes et au coût des thérapies personnalisées, le repli vers une appréhension de l'autisme comme handicap/condamnation, prétexte à la pitié mais surtout à la ségrégation et à l'indifférence, est forcément tentant.
Pour le peu que l'autrice creuse derrière l'idée de dépression infantile, par contre, je suis plus sceptique. Que les gestes stéréotypés soient l'expression d'une volonté d'abolir le passage du temps par l'entretien d'un présent perpétuel : bof, et surtout je vois pas où ça mène. Pour quelqu'un qui se désole du fait que la psychanalyse perde du terrain, à cause de son hermétisme et du peu de témoignages qu'elle peut mettre en avant, elle n'offre paradoxalement rien de concret à son public. Je réserve toujours ma confiance...
Quant à la seconde moitié du livre, qui bascule brusquement dans un soliloque échevelé contre une « societé autiste », qui n'accorde plus de moyens aux psychiatres, qui abandonne les écoles, qui ne prend pas au sérieux la menace éthique de la GPA, qui se perd dans le matérialisme et anesthésie l'humanité dans la surmédication, etc., certes, mais euh, quoi ?
La psychanalyse n'a pas bonne presse chez les personnes autistes, mais la France en reste le bastion. C'est ainsi par l'intermédiaire d'une journaliste française que je découvre par hasard, mais de façon bienvenue, l'approche analytique du problème.
Jacqueline Berger, mère de deux jumelles ayant présenté des troubles du développement, défend l'idée d'une dépression précoce qui, comme un cercle vicieux, isole de plus en plus l'enfant terrifié par la souffrance que contient, en potentiel au moins, le monde extérieur. Pour elle, l'argument erroné et nocif des « mères frigides », contre lequel se sont élevés les cognitivistes, doit être réinterprété en tant qu'un des multiples dysfonctionnements relationnels qui, dans leur construction de l'individu, précipitent les syndromes autistiques.
Jusque là tout va bien. Et je suis aussi emballée par la dénonciation d'une politique publique et d'une pensée scientifique qui tendent à corriger (étouffer ?) les symptômes sans chercher à déployer les moyens pour rechercher et traiter les racines psychologiques du mal-être. Face à l'échec de l'identification des causes et au coût des thérapies personnalisées, le repli vers une appréhension de l'autisme comme handicap/condamnation, prétexte à la pitié mais surtout à la ségrégation et à l'indifférence, est forcément tentant.
Pour le peu que l'autrice creuse derrière l'idée de dépression infantile, par contre, je suis plus sceptique. Que les gestes stéréotypés soient l'expression d'une volonté d'abolir le passage du temps par l'entretien d'un présent perpétuel : bof, et surtout je vois pas où ça mène. Pour quelqu'un qui se désole du fait que la psychanalyse perde du terrain, à cause de son hermétisme et du peu de témoignages qu'elle peut mettre en avant, elle n'offre paradoxalement rien de concret à son public. Je réserve toujours ma confiance...
Quant à la seconde moitié du livre, qui bascule brusquement dans un soliloque échevelé contre une « societé autiste », qui n'accorde plus de moyens aux psychiatres, qui abandonne les écoles, qui ne prend pas au sérieux la menace éthique de la GPA, qui se perd dans le matérialisme et anesthésie l'humanité dans la surmédication, etc., certes, mais euh, quoi ?