Les personnages tentent de se convaincre que leur ennui quotidien est une source de quiétude et de bonheur, mais Jeff Nichols se charge d'en révéler la vraie nature : un fléau pernicieux qui avilit les relations humaines pou peu qu'on ne le tienne plus à l'œil. Pour un premier film, l'approche formelle est aussi étrange qu'admirable : privilégier les ellipses, rejeter au maximum l'action de part et d'autre des différentes séquences, exposer tout ou presque du contenu d'une séquence dès ses premiers plans (les talents de cadrage aident forcément beaucoup). Ces procédés permettent de plonger la narration dans une stase étrange, jamais écrasante, qui ne restreint aucunement le déroulement de l'intrigue (une vendetta entre rednecks) mais parvient très bien à exprimer l'apathie des personnages ainsi que leur naturel à céder progressivement à une violence indifférente. La courte durée de Shotgun Stories, 1h30, contraste avec son ambiance lancinante. C'est l'exercice de style d'un gars qui veut faire ses preuves bien plus qu'un portrait social significatif, mais c'est déjà une belle réussite.
Les personnages tentent de se convaincre que leur ennui quotidien est une source de quiétude et de bonheur, mais Jeff Nichols se charge d'en révéler la vraie nature : un fléau pernicieux qui avilit les relations humaines pou peu qu'on ne le tienne plus à l'œil. Pour un premier film, l'approche formelle est aussi étrange qu'admirable : privilégier les ellipses, rejeter au maximum l'action de part et d'autre des différentes séquences, exposer tout ou presque du contenu d'une séquence dès ses premiers plans (les talents de cadrage aident forcément beaucoup). Ces procédés permettent de plonger la narration dans une stase étrange, jamais écrasante, qui ne restreint aucunement le déroulement de l'intrigue (une vendetta entre rednecks) mais parvient très bien à exprimer l'apathie des personnages ainsi que leur naturel à céder progressivement à une violence indifférente. La courte durée de Shotgun Stories, 1h30, contraste avec son ambiance lancinante. C'est l'exercice de style d'un gars qui veut faire ses preuves bien plus qu'un portrait social significatif, mais c'est déjà une belle réussite.