Un home invasion bien glauque dans la plus pure tradition autrichienne ; un des premiers du genre peut-être, mais je n'y trouverais pas un mérite évident. On pense aussi à Seul contre tous, le premier et remarquable long-métrage de Gaspar Noé (qui cite d'ailleurs Kargl en tant qu'influence majeure), par cette ambition de faire comprendre ce qui se passe dans la tête d'un psychopathe. Pourtant j'ai trouvé Angst assez moisi.
La première raison à ça, c'est que Seul contre tous essaye de placer le spectateur dans la tête de son personnage pervers et colérique, alors que Angst établit une distance entre le public et son personnage par l'intermédiaire d'une voix off intérieure, très mesurée et rationnelle (qui contraste sans doute trop avec les actions et la panique physiques étalées à l'écran). Seul contre tous est enrichissant (quoique plus dérangeant) car le public est noyé dans l'esprit du déviant jusqu'à anticiper, jusqu'à intérioriser ses raisonnements malsains. A côté de ça, Angst ressemble à un rapport psychiatrique, pas complètement stérile, mais en tout cas pas original ni frappant non plus.
La seconde raison, c'est qu'en dépit de la rugosité de la mise en scène (rugueuse mais pas austère : utilisation de la snorricam, angles et mouvements de caméra anxieux, montage troublé, etc.), l'esprit derrière est par moment beaucoup trop sensationnaliste. Si le meurtre sanguinolent et grotesque de la jeune fille ne suffisait pas à montrer que le réalisateur était peut-être plus préoccupé par le fait de choquer et effrayer ses spectateurs que de leur expliquer ce qu'est un malade mental, il suffit de considérer les vingt minutes suivantes, interminable séquence en temps réel où le tueur fait le tour de la maison, cherche une voiture, cherche les clés, traîne péniblement les cadavres, etc. sans que ça apporte quoi que ce soit au portrait en jeu, ni même au déroulé narratif. C'est du "inspiré de faits réels" aussi radical qu'idiot, qui joue la montre et cesse de réfléchir sous couvert de représenter les événements avec une prétendue exactitude.
Un home invasion bien glauque dans la plus pure tradition autrichienne ; un des premiers du genre peut-être, mais je n'y trouverais pas un mérite évident. On pense aussi à Seul contre tous, le premier et remarquable long-métrage de Gaspar Noé (qui cite d'ailleurs Kargl en tant qu'influence majeure), par cette ambition de faire comprendre ce qui se passe dans la tête d'un psychopathe. Pourtant j'ai trouvé Angst assez moisi.
La première raison à ça, c'est que Seul contre tous essaye de placer le spectateur dans la tête de son personnage pervers et colérique, alors que Angst établit une distance entre le public et son personnage par l'intermédiaire d'une voix off intérieure, très mesurée et rationnelle (qui contraste sans doute trop avec les actions et la panique physiques étalées à l'écran). Seul contre tous est enrichissant (quoique plus dérangeant) car le public est noyé dans l'esprit du déviant jusqu'à anticiper, jusqu'à intérioriser ses raisonnements malsains. A côté de ça, Angst ressemble à un rapport psychiatrique, pas complètement stérile, mais en tout cas pas original ni frappant non plus.
La seconde raison, c'est qu'en dépit de la rugosité de la mise en scène (rugueuse mais pas austère : utilisation de la snorricam, angles et mouvements de caméra anxieux, montage troublé, etc.), l'esprit derrière est par moment beaucoup trop sensationnaliste. Si le meurtre sanguinolent et grotesque de la jeune fille ne suffisait pas à montrer que le réalisateur était peut-être plus préoccupé par le fait de choquer et effrayer ses spectateurs que de leur expliquer ce qu'est un malade mental, il suffit de considérer les vingt minutes suivantes, interminable séquence en temps réel où le tueur fait le tour de la maison, cherche une voiture, cherche les clés, traîne péniblement les cadavres, etc. sans que ça apporte quoi que ce soit au portrait en jeu, ni même au déroulé narratif. C'est du "inspiré de faits réels" aussi radical qu'idiot, qui joue la montre et cesse de réfléchir sous couvert de représenter les événements avec une prétendue exactitude.